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Expéditeur Conversation
Castelajak
Envoyé le :  5/7/2013 1:43
Plume de satin
Inscrit le: 3/7/2013
De:
Envois: 18
Entre règne
Trois poèmes en prose que je n'ai osé poster dans la rubrique "Vos poèmes".


Pulvérisée dans l’espace, à la croisée abrupte des falaises qui montent et des couleurs qui s’éloignent, la tête de bélier autour de laquelle tournoient et s’entrechoquent satellites et nébuleuses, erre sur la ligne des crêtes et se cogne aux portes des citadelles de justice. La tragédie aux arêtes de glaive se regarde elle-même, mollement, comme un théâtre aux bancs vides. Le tortionnaire se plaît à décliner ses instruments. Quand la lumière crue dévore la lumière au creux du manteau, la voix du baptême s‘impose, ce percuteur de matière, avant le dénouement. Le souffle regagné s’étage, dissipe les sortilèges, oppose dans l’air aéré, ses colombes à l’orage.

***

Faiseurs et défaiseurs d‘empires, les usurpateurs ont bâti leur élan sur les hauteurs de la ville. Liés à la corne des serments, aux mêmes mains, aux mêmes bouches, entourés de conseillers qui soufflent sur le hasard, ces dames et ces princes ont oublié jusqu’au battement du sang commun. Entre eux se décident les digues à opposer aux désordres, quand ils menacent leur règne, et les lointains, à travers la nuit couronnée où s’ébattent, élémentaires, les forces qui grondent sans merci et que, pourtant, elle garde. Dans l’horizon dominé par leurs seules directives, qu’ils ne regardent plus, se couchent dans le gris quotidien, les peines et les joies, des routes, des usines, des habitats et des centres d’entraînement pour de vains exercices; tandis que le sang éclabousse le commerce de la misère dans la dureté des tropiques gagnés par l’abandon. Les êtres qui ne s’élèvent que dans leur propre puits, jamais n’opposent leur clarté d’ébène au courroux des ordonnateurs, ni ne blessent la jalousie de leurs trajets. Seule la gravité du vaste regard embrase les sommets et les colonies au pied du mont.

***

Les hommes qui vont et viennent dans l’apocalypse du Réel dévoilé, jettent des ponts, des êtres, des cités. Quand l’unique lumière se retire, rompant avec ce qui rompt, un voile d’ébène s’étend sur leurs yeux, qui les garde.
Mais d’autres forces sont à l’œuvre, dans le jour aménagé, qui ont des mains aussi et des bouches. Et quand la nature et la technique luttent pour la domination, et jettent leurs armées d’hybrides dans la bataille, les coeurs fidèles doivent tenir dans chaque main les draps de la trame qui menace de rompre sous le choc de chaque viol répété.
Car, quoiqu’il s’entreprenne dans le champ de l’apprivoisement, pour la race des humains, c’est le temps de l’urgence :
- Lèvres pleines et mains précises d’où jaillit la lame du silex affiné.
Mais celle qui dissipe les orages et les tempêtes et qui arc-boute les colonies aux sommets, dans le maintien du cœur, se destine à l’œuvre de patience. Le temps d’aménager le destin.

Juin 2013
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