Lettre d’un sentiment qui croissait en secret

Je vous écris Madame un peu mon vague à l’âme
J’ai l’esprit plein de vide et le cœur plein de vous
Et mon feu languirait dépourvu de sa flamme
S’il n’avait les tisons de quelques rêves fous.

Mon ciel ne peut chasser d’assombrissant nuages
Qu’en pensant aux étoiles qui brillent dans vos yeux,
Aux baisers à offrir en délicats hommages
Aux rives de la bouche sur votre pli soyeux.

Savez-vous que celui, qui vous pense en secret,
A le cœur si dolent de vous savoir lointaine
Qu’il fait de votre image un mirage concret
Et qu’il se rend vassal, vous faisant souveraine.

J’échafaude en mon âme une stratégie lente
Pour séduire vos attraits dont je suis le captif
Si vous le vouliez bien, si vous étiez présente,
J’oserais esquisser un aveu décisif.

Vous disant de mes yeux des mots de poésie
Que la langue du cœur seule saurait écrire
Vous sauriez tout du feu animant ma folie
Du sentiment profond me menant au délire.

J’essaierais d’éviter le mot qui me torture
Qui tapi dans mon corps n’oserait pas sortir
Je veux que dans mon cœur la chose soit bien sure
Avant de décider de vous appartenir.

Mais si vous ressentiez un penchant ou l’esquisse
D’un sentiment pour moi ayant quelque chaleur
Imaginez ma joie à vous savoir complice
De cet âtre secret où couvent mes ardeurs.

Près de vous, à l’oreille, et sans pudeur aucune
Je vous dirai alors cet infini toujours
Ce mot qui des amants est la seule fortune
Fait de soie, de bonheur, de satin, de velours.

Qu’en feriez-vous alors une fois prononcé
Refusant mes désirs ou bien y répondant
Mon amour infini une fois dénoncé
Aurait-il pour écho un feu correspondant.

Devrions-nous prévoir une tendre cachette
Où les cœurs libérant quelque magie des corps
D’Éros nous devrions retirer les fléchettes
Échangeant les blessures du désir qui nous mord.

Répondrez-vous étoile à ma plume rêveuse
De vous imaginer j’ai le sang qui me bat,
Un regard de vos yeux ferait ma vie heureuse
Et j’aimerais mourir en d’amoureux combats.

Souffrez que de vos mains je baise la douceur
Et que j’ose poser sur vos lèvres de soie
Un baiser plus léger qu’un pétale de fleur
Dont le souvenir seul restera une joie.


Néo-Olucinep XI 06 MMXIII

Bonjour Olcinep

que de révélations, charmante et touchante façon de faire la cour, romantisme ancien par petite touche, et de l'élégance. L'amour vous réussi aussi.

Souffrez que de vos mains je baise la douceur
Et que j’ose poser sur vos lèvres de soie
Un baiser plus léger qu’un pétale de fleur
Dont le souvenir seul restera une joie.

Amicalement Franie

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Un délicieux aveu en douze quatrains finement ciselés !