Le crapaud avide de louanges
Le crapaud Ă©tait lĂ , immobile est discret
Pourtant tous ses amis lui souhaitaient sa fĂŞte
Mais lui il le savait, ce n’est pas un secret
Que d’être trop loué n’est pas toujours honnête.
Pourtant il s’y prêtait avec forces sourires
Et eux en rajoutaient en pensant : Qu’il est bête
C’est quand la flatterie est au sommet du pire
Que les vrais sentiments s’impriment sur les têtes.
Dans son plus beau costume, la salamandre Ă©tait
L’emblème des vilains qui lui léchaient les pattes
C’était à qui serait le plus grand des benêts
Pour lui dresser louange, lui faire de l’épate.
Les libellules aussi comme les éphémères
S’approchaient du crapaud en toute modestie
Oubliant cette fois mais pas comme naguère
Qu’en modeste repas, elles étaient choisies.
Voilà que le béat ouvrant grande sa bouche
A ceux qui étaient là , croyant qu’il remerciait
On entendit alors que le vol d’une mouche
Jusqu’à ce que ravi, d’un coup il l’a gobait.
Lors, mis en appétit, il ne fit pas de sieste
En voulant honorer ceux qui étaient présents
Il les mangea tout cru en un repas rupestre
Du plus petit d’entre eux jusqu’au plus gros manant.
Si l’on doit en tirer, morale à attendre
Si l’on doit apprécier de ne plus se moquer
On peut à ses dépens un beau jour bien apprendre
Que d’être mécréant, on est toujours châtié.
Chibani