Mon orthographe est fainéante
Et oublie les terminaisons,
Elle laisse ouverte béante
La porte des déclinaisons.
Mon orthographe est nostalgique
Des anciens temps préhistoriques
Et préfère un style archaïque
Au genre dit académique.
Cette orthographe phonétique
Doit user d'une dynamique
Car sans l'aide de mes mimiques,
Ce n'est qu'un dialecte aphasique.
Mon orthographe est excentrique
Déconcertante et fanatique,
Grisant vos matières céphaliques,
Elle vous perd dans sa logique.
Mon orthographe est athlétique,
Elle est férue de gymnastique
Mais son étude anatomique
Nous prouve un manque de pratique.
Mon orthographe est acyclique,
Sous-douée en arithmétique,
Chaque mot vous laisse septique
Et j'avoue, c'est problématique !
Cette orthographe trop pudique
Voudrait être microscopique
Et faute d'aider,ça complique
La vie de tous les nerfs optiques.
Mon orthographe est incivique
Et sans qualités didactiques;
Les lettres étant apolitiques,
Le résultat est anarchique.
J'ai l'orthographe antipathique,
Différente car flegmatique,
Inconsciente voire amnésique,
Apaisante, soporifique.
Cette orthographe inesthétique
A beau tester la cosmétique
Son aspect reste variolique,
Ce qui est gênant en publique.
Mon orthographe est en plastique,
C'est bien! Elle est ergonomique !
Mais les fluctuations thermiques
Génèrent des chocs syllabiques.
Cette orthographe très basique
Qu'on jugerait catastrophique,
A la faculté fantastique
D'exciter vos zygomatiques.
Mon orthographe est pathétique
Et pour tout vous dire alcoolique
Car à la moindre rime en ique
Elle place un H et fait.. Hic !
J'ai l'orthographe épileptique
Qui malgré les thérapeutiques,
Conduit à la faute mon BIC
Et le plonge en état clinique.
Cette orthographe humoristique
S'est alliée à l'art grammatique
Pour former un nouveau lexique
Consacré à mon être unique.
Cela crée des vers atypiques
Au niveau et à la technique
Qu'on prend pour de l'humour caustique
Alors qu'au fond, c'est dramatique.
J'ai l'orthographe accommodante
Qui aime à agir par pulsions,
Mais elle est un peu débordante,
Comme l'est, l'imagination...
Christophe L.R 2013
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