Plume d'argent Inscrit le: 14/11/2011 De: Envois: 357 |
Plume folle folâtre Plume folle folâtre
Je ne sais pourquoi cette envie d’écrire me dévore lentement et consume cette inspiration qui me torture et me rassure à la fois sur mes capacités intellectuelles parfois si rebelles jadis mises en cause par certains de mes formateurs voyant en moi un redoutable agitateur.. ou encore un prestidigitateur.
Cette folie m’emporte et ma plume se met alors à courir sur le papier, elle aussi prise de folie furieuse ; impossible de l’arrêter, la voici que s’emballe telle un cheval débridé et parcourt le papier inquiet de cette ruade éperdue et de ces cabrioles qui perdurent, lancées à toute allure, s’abandonnant à des acrobaties, à des circonvolutions de langage outrageantes parfois, débonnaires bien souvent.
Que se passe-t-il dans mon crâne survolté et inspiré à la fois, que m’arrive-t-il à moi, qui jadis écrivais peu, réfléchissais à peine, réagissais souvent sans retenue, sans m’appesantir sur le mot flamboyant que j’écrivais par réflexe, dans un geste nerveux et débridé, sans réflexion ni componction, à brûle papier.
Me voici parvenu à l’âge où tout arrive, même cette réflexion inspirée me gagne progressivement et m’engage à composer avec la réalité par le truchement de ce bout de papier que je vais peut-être, écœuré, aussitôt chiffonner et jeter au panier.
Mon entourage est surpris par ma prolixité, ma spontanéité, mon style pointu, la musicalité de mes tournures, gageure d’inspiration. Mon cerveau me propulse vers des cieux dont j’ignorais l’existence et la portée. Suis-je malade, suis-je fou ? A vous de décider à cette lecture qui indigne son auteur craignant pour la bonne santé de son esprit semblant dérailler à tout moment.
Aidez moi à m’expliquer, à me déterminer dans une société où il n’y a plus de place pour les insensés dont je redoute de faire partie : vous savez où on les envoie pour s’en débarrasser. Si Ausschwitz m’était conté…..
Si vous consentez à cet exercice, Dieu vous récompensera et vous aidera à gagner le paradis où, sans parti pris, vous direz, cet individu n’avait plus sa place parmi nous, il méritait une niche au paradis des pois chiches aussi gros que son cerveau piqué par les vers de la décomposition.
C’est pourquoi j’ai relevé le défi du bien dit et me suis mis à composer, non seulement avec mes proches mais également par le truchement de ce parchemin qu’aujourd’hui, bien longtemps après sa mort, vous essayez de déchiffrer et le parcourez de votre pendule pour y déceler les radiations dont il l’a certainement parsemé à son insu.
Vous essayez de comprendre ce moi intime qui le pousse à écrire ces quelques lignes que vous essayez de comprendre, en vain. Vous vous abandonnez au doute : était-il fou ?
Absurdité de ses écrits, absurdité de son destin, inspiration de l’esprit malin, sans doute, pensez-vous.
Il était fou, notre pauvre ami. Nous te saluons pauvre fada qui s’imagina être un génie alors que tu n’étais qu’une âme gémissante sous le poids des ans éreintants et déroutants t’entraînant vers la démence de Maupassant, Horla mugissant et angoissant à l’automne de cette vie si monotone et si atone.
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