Mais enfin j’entends une porte s’ouvrir, j’ose espérer
qu’il s’agit de mon fils, mes forces sont à bouts,
mon dernier souffle ne saurait tarder, j’adresse mes vœux et
mes respects au pays dans lequel j’ai pu vivre tout

ceci, par l’entremise de mon aïeul, de mon père, de ma tendre
mère, de mon épouse et de mes amis, qui jamais n’ont cessé de
me soutenir et de m’encourager en mon effort pour conduire
ces actions suscitées, puis m’en vais rejoindre les miens, dans le

repos, enfin, de mon esprit et la paix de mon âme, Dieu merci.
Mon fils aîné, je le souhaite du fond du coeur, inscrira dans ce
journal, conformément à ma demande, les évènements qui
suivront…Je reprends en main la plume de mon père qui
m’enjoignit en son dernier soupir de tenir ce journal ouvert de

jour comme de nuit en notre résidence du Maarif, où s’agitent à l’extérieur les préparatifs de la réception de l’armée américaine. Nous avons tant souffert qu’il m’eut été inutile de
vous cacher nos désespoirs, nonobstant la flamme qui brûla

en mon cœur durant toute la période de l’occupation...

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