Le verbe à toutes les sauces
Lorsque le verbe est loterie
On ne sait plus trop quoi penser
On ne sait sur quel pied danser
On ne sait s’il pleure ou s’il rit.
Lorsque le verbe se fait maux
Pour que les idées soient acerbes
N’ajoutez pas quelconque adverbe
Le mal est fait quand il est mot.
Lorsque le verbe se propose
De vous donner des noms d’oiseaux
Ne pensez pas qu’en damoiseau
Il vienne rédiger sa prose.
Lorsque le verbe se dilue
Pour cacher sa vulgarité
C’est toujours les doigts dans le nez
Et mieux que … j’en dirai pas plus.
Lorsque le verbe est à aimer
Aux compliments trop élogieux
L’éloge est bien souvent caché
Sous des aspects plutôt odieux.
Lorsque le verbe s’amourache
Et de vous vante qualité
Méfiez-vous du verbe aimer
Car il se fait souvent en vache.
Lorsque le verbe hisse l’idée
Telle fumure aux petits pois
Cette idée qui n’a pas de poids
Est néanmoins ici citée.
Lorsque le verbe se fait fade
Et qu’à nos mots il soit mauvais
D’un faux costume il se revêt
En nous montrant esprit maussade.
Lorsque le verbe est compliment
Qu’à votre envie il soit donné
N’hésitez pas à le poser
Il fera bien mon agrément.
Lorsque le verbe est poésie
Et qu’à la muse il s’abandonne
C’est toujours là qu’il impressionne
Il s’écrit en morceaux choisis.
Chibani