Tes vers trop tôt, enivrent d'amour son auteur,
Tes vers ou sa parabole, on l'effort de ta faiblesse,
Gonflais d'un sens forcé le vide ou la mollesse ;
Tes vers, sont des germes d'une fleur trop hâtée,
Qui se laisse fleurir ,au souffle de l'été,
Mais à qui sa racine amoureuse, très profonde,
Et ce ciel amoureux, qui lui prodigue l'onde,
Assurent, pour orner ses rameaux paternels,
Une sève plus forte, et des jours éternels !
Ces vers en vain glacés, d'un pénible anathème,
Mon cœur plus bienveillant les excuse et les aime ;
Sous cet amour rompu, qui boite en marchant,
Sous ses fausses couleurs au contraste tranchant,
Sous ce visage trop clair, qui fatigue la vue,
Sous cette vérité trop rampante ou trop nue,
On y sent ce que l'amour, demande en vain,
Cette passion d'amour, où couve un feu divin,
Feu dont les passions alimentent la flamme,
Amoureuse, que Laure exhale et communique à l'âme* ;
Devant son sentiment le goût est désarmé,
Et mon cœur ne retient que ce qui l'a charmé !
Comme au sein d'une nuit où tout regard expire,
Si quelque feu lointain sur un mont vient à luire,
Ton regard, sur son corps dénudé, à la vive clarté,
Franchi, sans y toucher, des champs d'obscurité,
Et, s'attachant dans l'ombre au seul point qui rayonne,

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bernard 138

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