Comme convenu,
Confortablement installé
A la terrasse ombragée
J’en apprécie
La patine du temps passé
Fatigué du va vient insensé
Des gens pressés
Je me laisse bercer
Dans l’ambiance feutrée
Posé près d’un magazine
Mon portable s’anime
Et s’éclaire des quelques mots espérés
« Je suis venue »
De l’autre côté de la rue
VĂŞtue comme convenu
D’un tailleur griffé
Dans lequel je la sais Ă©mue
Sans lenteur ni hâte excessive
Elle traverse l’espace
Et sans préambule
De ses lèvres au goût de miel
DĂ©pose sur les miennes
La promesse qu’elle m’a faite
Celle d’être infidèle
Libérée et enchaînée
Je la regarde sans un mot
Bien qu’il soit tôt
J’ai demandé un grand Bordeaux
Elle me regarde sans un mot
Elle sait ce qui me plaît
Inutile d’en faire trop
Et porte Ă sa bouche
Quelques gouttes couleur vermillon
Sa veste et son âme échancrées
S’ouvrent davantage
Dès que l’y engage
D’un souhait chuchoté
Le hâle de sa peau nue
Comme convenu
Tranche avec la blancheur
Du vĂŞtement choisis
Un sourire furtif
En réponse à mon interrogation
Apprécie-t-elle l’endroit
Je pense que oui
Apprécie-t-elle le jeu
Et-elle prĂŞte Ă continuer
Un autre sourire un peu crispé
Je l’invite à se détendre
Une serveuse souriante
D’une discrétion mesurée
Sans rompre le charme désuet
Prend notre commande
A nouveau le silence bienveillant
Le scénario établi reprend
Elle détache l’unique bouton
En signe d’allégeance
J’apprécie l’arrondi qui se dessine
Sous la caresse de ses doigts
Quand elle fait glisser le fin vĂŞtement
De son Ă©paule gracile
La lumière révèle
Comme convenu
L’or d’un lien et celui d’un anneau
Délicats témoins que je lui impose
Notre tĂŞte Ă tĂŞte
Se poursuit intimiste
Dans un tourbillon sensuel
De convenances et de connivences
D’initiatives osées
En subtiles retenues
Et nous entraîne dans un secret partagé
Comme…convenu…
Kernanet
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D'une succession de mots naissent des phrases qui font des histoires de tout et de rien....
"Alain"
