L’épouse du marin
Ah, que n’a t’on pas dit, sur cette brave femme,
Quand d’aucun prétendait que lorsque son mari
Était au loin en mer à pourfendre les lames,
On ne l’a jamais vu se faire grand souci
Car elle aimait s’asseoir sur la plus grosse bitte,
Savourant sur le quai, la rosée du matin.
C’est cette position qui faisait commérage,
Accompagnée aussi pour celle des menhirs,
Quand elle caressait ces pierres d’un autre âge,
Dressées comme phallus élevé par désir.
Tout était propension à détourner l’usage,
De ce qu’elle touchait, de ce qu’elle suçait,
Et jusqu’au boulanger, elle y trouvait dommage,
Sucettes et bâtard étaient manipulés.
Même au sein de l’église, lorsqu’elle se confesse,
Où quand en bégayant, elle en coupe le terme,
Pour le prêtre ingénu, que ces deux mots oppressent
Son goupillon vois-tu, explose sous le derme.
C’est ainsi qu’un matin, lassée d’attendre l’homme,
On la trouva perchée, tout en haut d’un pommier,
Elle y avait bien sûr, déjà croqué la pomme,
Mais c’était sur un nœud qu’on l’avait retrouvé.
L’épouse du marin qui pêchait la morue,
S’adonnait ce jour là à un plaisir extrême,
Que beaucoup ont jugé comme étant incongru,
Alors qu’on l’entendait crier plein de je t’aime.
L’histoire ne dit pas, si les pommes d’amour
Que l’on va déguster dans les fêtes foraines
Seraient et pourquoi pas le fruit de ce beau jour
Où l’arbre contenta la belle armoricaine.
Chibani