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     Divagations
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Expéditeur Conversation
Carme
Envoyé le :  20/1/2011 2:27
Plume d'or
Inscrit le: 13/1/2008
De:
Envois: 562
Divagations
Divagations

Dans la morne ville
Où mon cœur se rompt
L'œil indélébile
Jouit de mes tréfonds.

D'un pas synthétique,
Je vais mollement
Au travers de l'antique
Glissement du temps.

Je vois la nature
En robe d'argent
Qui prône la pure
Beauté de ses flancs.

Le soleil éparpille
Ses rais flavescents
Comme un joyeux drille
Ses gags opulents.

Tout en l'air scintille :
Les nues, les oiseaux,
Les chants de Manille
Et les bigarreaux ;

Tout vit en ce monde
D'un élan glorieux
Et nous mène en ronde
Vers des sons précieux.

L'astre diaphane
Déverse ses maux
Et enfin se fane
Dans des airs tribaux.

L'azur est en selle
Vers un avenir
Qui lui étincelle
Un brûlant soupir.

L'étoile filante
Saigne l'univers
Sous l'époustouflante
Fureur de ses vers.

Le lac s'évertue
D'un triste rayon
A bercer la mue
Du divin alcyon.

La belle anémone
Dès les mauvais jours
D'un cri monotone
Appelle au secours

Lorsque dans l'exquise
Lueur de l'hiver
Tout se focalise
Et devient pervers.

La source frétille
Aux bords des coteaux,
Tantôt se maquille
En souples réseaux,

Tantôt se transforme
En divers frissons
Et boit à l'énorme
Océan des sons.

Dans la forêt brame
L'écho malicieux
Et porte le drame
Du bouffon des lieux.

Déjà, se dissipe
Parmi les clairons
L'ultime principe
Des exhalaisons… .

Le gouffre se gave
De moult voluptés,
S'enfuit, morne et grave,
En flots surannés.

L'ombre balbutie
Des pleurs aux cieux
Par la frénésie
Des heurts harmonieux.

C'est la quintessence
De la floraison
Qui gît dans l'immense
Chantier des saisons ;

C'est le sémaphore
Des corps engloutis
Qui rugit encore
Du fond des oublis

Pour capter la moire
Des étangs stagnants
Et briser la noire
Fissure des temps.

Dans l'aube immobile
Des ludiques mœurs,
Une ode futile
Déploie ses vapeurs

Et se fait sénile
Malgré les torpeurs
De la plaie docile
Qui suce les cœurs.

Sous l'âpre charmille
Un fourmillement
S'accroche à ma quille
Langoureusement.

Les rues sont désertes,
Le silence est mort,
Et semblent offertes
Au destin qui dort.

Le poids des années
Produit un ardent
Reflet des allées
Et venues du temps.

Dans l'instant magique
Où s'ouvrent les fleurs,
Le cor aquatique
Lubrifie nos peurs

Et scande le mythe
D'un flacon d'or noir
Qu'un pieu cénobite
Libérait le soir.

Tous les paysages
Semblent se figer,
Même les plus sages,
Devant le nocher.

L'altier sycomore
Se penche à mon bord
Et souffle l'aurore
D'un lugubre accord.

La nuit pathétique
Diffuse un sermon
Sous le droit portique
Du vaste horizon.

Voici l'anathème
Et ses maudits feux
Qui croît et qui sème
Des torchons fougueux.

L'instant est propice
Aux pleurs et aux chants
Quand au précipice
Vont les olifants,

Et les jours s'enlisent
Dans leurs excréments
Puis font et attisent
Des ans véhéments.

Ouvrez grand les portes
Aux profonds désirs,
Aux feuilles mortes
Et aux souvenirs !

A toutes les choses
Qui mugissent en nous :
Les torrents moroses
Et les sourds remous.

Nuit ! douce hétaïre
De mes rêves fous
Ton charme m'inspire
Des poèmes flous,

Et je vois le voile
De tes yeux de miel
Qui cherchent l'étoile
Du nectar véniel.

Nuit ! belle colombe,
Emporte-moi près
De ta froide tombe
Au pied du cyprès.

Qui m'a vu sourire
D'un air éploré
Au fond du délire
De l'œuf mordoré.

Nuit ! antre divine
De tous les secrets,
En toi, je devine
D'invisibles mets.

Je cueille à ta ruche
De délicieux bruits,
Je cueille une bûche
Qui calme mes fruits.

Quand la nuit s'envole
Vers le trou béant
Mon front se désole
Et broie le néant.

La grotte magique
Fuit les tourbillons
Aux relents lubriques,
Remplit mes sillons,

D'un jet de détresse
Et, nonchalamment,
Répète sans cesse
Ce tempo mordant

Qui court, pathétique,
De par mon humeur
Sur le fil épique
De mon pauvre cœur.

La sirène entonne
Des frissons subtils
Partout où la nonne
Baisse ses longs cils.

Un étrange halo
De lumière verte
Monte en crescendo,
Noie mon âme inerte,

Et s'élève en flamme
Par dessus les monts
Qui broutent la trame
Des derniers griffons.

C'est la litanie
Des jours ombragés
Où tout s'irradie
Malgré les étés ;

Où tout s'illumine
Malgré les hivers,
Lavant notre rime
Des effets pervers.

Tout en nous défile
Et n'adhère à rien.
La route est futile
Et dénoue tout lien.

La fibre est blessée
D'un fracas de verre,
Simule l'apnée
Et souffle en tonnerre.

L'ombre féminine
S'accroît de splendeur
Et en tout devine
Notre humble langueur.

Chère jouvencelle !
Fleuron de ma tour,
Ton corps m'ensorcelle
Des feux de l'amour.

Découvrant ta sphère
Sur mon vieux radeau,
J'ai vu l'éphémère
Lourdeur du fardeau.

La loi émascule
Nos fiévreux désirs
Et l'ordre bouscule
Nos tendres soupirs.

Tout est convoitise
En ces lieux perlés,
Tout brille à la guise
Des sens altérés.

Le lys et l'opale
Par leurs jeux furtifs
Vilipendent un râle
Qui s'offre aux récifs,

Et, chacun superbe
Dans sa viduité
Promettent une gerbe
Au ciel étoilé.

L'oubli nous irrite
Comme un mal latent
Et, en stalagmite,
Souffle omnipotent.

Ô ! incertitude
Quand tu nous retiens
Dans la solitude
Des troubles anciens.

Ta raison chavire
Comme un hymne aigu
Clapotant au pire
Du typhon déchu.

La loi éternelle
Paraît de dédain
Voir la sentinelle
Périr au lointain !

A chacun son Styx !
Qu'il soit recouvert
D'amour ou d'onyx
D'espoir mort ou vert.

Ici se termine
L'élan fabuleux
De l'hémoglobine
Et du chantre hideux ;

Ici, l'odyssée
Du seigneur des eaux
Va de l'empyrée
Jusqu'aux lourds tombeaux.

De l'obscure plaine
Surgit le nocher
Qui, sans foi ni haine,
Se vêt en archer.

Sa flèche transperce
L'astre moribond
Et bientôt exerce
Un émoi profond.

L'auguste sentence
Par un émouvant
Galop se romance
Dans le fruit mouvant.

L'océan m'invite
Par ses brusques coups
Au funèbre rite
Qui draine les loups

Et les ingurgite
De flux en reflux
Dans la sombre orbite
Des fonds inconnus.

A la pleine lune
S'ébat le sorcier
Près de la lagune
D'un cri carnassier.

Sa lyre électrique
Aux sons discordants
Vibre au sein inique
Et gémit aux vents.

L'heure est saugrenue
D'arpenter les toits
Laqués de ciguë
Ballottés d'effrois.

Le fil des années,
Fragile et scabreux,
Tourne mes pensées
Vers d'étranges feux.

Mais quel est ce signe
Qui noircit mon front ?
Est-ce l'ire indigne
Qui nous interrompt ?

Ou est-ce alors l'anse
De mes nerfs osseux
Qui paraissent en transe
Et sont belliqueux ?

Les cercles de vie
Ont leurs accents noirs.
L'homme pleure et crie
A l'ombre des soirs.

Le lourd héritage
Des générations
S'incruste en ma cage,
Brisant mes visions.

Un chant de détresse
Oblique et chenu
S'élève et me blesse
D'un accord aigu.

Parfois, un murmure
Pénible et haret
Séduit ma nature
M'oppresse et me plaît.

C'est la mélodie
Des jours consumés,
La fleur d'Italie
Au deuil des étés

Qui flirte à ma porte
Et tremble à mes pieds
Devant la cohorte
Des excommuniés.

C'est cette étincelle
De souffre et de peur,
Marbrée de flanelle,
Satinée d'horreur,

Qui trouble ma fête
Et mon doux caveau
Et jette à ma tête
Un frisson nouveau.

Sous la blanche neige
Qui poudroie mon dos,
Jeune ou vieux, étais-je
Destiné aux flots ?

La mélancolie
Des chemins anciens
Goûtait à ma lie
Et je m'en souviens.

Si hier me tenaille
De son corps puissant,
Aujourd'hui m'entaille
La plume au ponant !

Je suis tel Achille
Pleurant son ami,
Errant d'île en île
Jusqu'à l'infini

Et je me brésille
Aux confins amers
Buttant à la grille
Vierge des enfers ;

Je suis le fantasque
Et triste bretteur
Qui jette le masque
Blanc de la noirceur

Ou le funambule
Des destins dorés
Qui marche et recule
Le long des clartés ;

Je suis l'intrépide
Magicien des mots
Qui gomme la ride
De vos doux sanglots.

J'ai dans l'escarcelle
Un peu de mouron
A donner à celle
Qui saura mon nom.

Lustres minuscules
Qui ornez les cieux
Tels des tubercules
Aux goûts délicieux,

Entendez ma joie,
Mon âme et mon cœur
Quand je prends la voie
Qui fuit la rancœur.

Servie en pâture
Aux élans cruels
Mon altière armure
Face aux éternels

Tremblements des ères,
Luit d'un sombre éclat,
Celui des misères
Et du renégat.

J'ai vécu placide
Sous de vastes ponts
Où le morne vide,
Comme un brusque affront

S'emploie à l'usure
De mes sentiments
Et verse la dure
Douleur des couchants.

Et je vois l'hôtesse
Aux yeux lactescents
Qui d'un doigt adresse
Le baume des vents.

Déjà, je m'apprête
A prendre congé
Et mener la quête
Du seuil constellé.

J'observe en silence
Le long bercement
Qui porte en silence
La griffe et la dent.

J'entreprends la thèse
Des brumeux couloirs
Et perçois l'ascèse
Des sombres manoirs.

Un faisceau d'arpèges
Brode mon manteau
Tout comme les neiges
Le morne berceau.

Une lourde gamme
Monte et me pétrit
L'azur quand j'entame
Le sentier maudit.

Alors, dans mon rêve
S'offusque le glas
De la molle sève
Qui enduit mon drap.

Tout est si pudique
En ce monde épris
De bleu chimérique
Que j'aspire au gris

Aux versants nocturnes,
Aux amples pulsions
Qui gonflent les urnes
De mille émulsions.

Que de fois l'ivresse
Des moments subtils
Doucement me presse
Et pend à mes fils !

En mon palais rose
Juché dans l'azur,
Je verse une dose
De l'élixir pur

Et tout se transforme
Au fond du miroir
Où germe la norme
Du franc désespoir.

Par delà les ères
Limpides du temps
Je cloue les mystères
Du jeune printemps.

L'Å“il, en bon vidame,
Se fait le témoin
Entre l'oriflamme
Qui surgit au loin

Et la plaie tenace
Qui ronge en douceur
Mon corps et me glace
Le sang et l'ardeur.

Si la litanie
Des mois et des ans
Un jour m'asphyxie,
J'ouvrirai les bans

Rageurs de l'abîme
Où s'en va souvent
Par le trou intime
Le brandon ardent.

L'onde s'évapore
Loin de mon esprit
Quand la passiflore
Touche au crucifix

Et je vais hilare,
Heureux et contrit,
Contempler la mare
Dans mon sombre habit.

J'irai à l'orée
Des matins pénils
Chercher la marée
Aux trésors subtils

Et, avec mon double,
J'irai m'asperger
Dans le torrent trouble
Du preux messager.

Enfin, la pénombre
Dans le transcendant
Théâtre sans nombre,
Où gît l'étonnant

Brasier du mystère,
S'inoculera
Comme une chimère
Du bref au-delà.

Souvenirs ! nuées
Multiples d'un jour,
Funestes pâtées
De l'auguste autour,

Vous fuyez ma flamme
Tout comme s'enfuit
La potion infâme
Qui ronge la nuit.

Hier est mort d'un rire
Serein et strident,
Maintenant transpire
Un calme étouffant.

Et je m'absous libre
Et lavé du mal
Qui s'inhume et vibre
D'un bonheur fatal.

La blême odyssée
Des vieux compagnons
S'est démantelée
En mille chaînons.

Chacun d'eux brésille
Un monde nouveau,
Chacun d'eux scintille
D'un même flambeau.


----------------
Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

Youder
Envoyé le :  20/1/2011 12:16
Plume d'argent
Inscrit le: 7/1/2011
De: Casa, Maroc
Envois: 456
Re: Divagations
130 strophes, 520 vers, quel exploit, quelle divagation ! j'ai tout lu et je ne me suis pas ennuyé
Et le même rythme chantant est gardé du début à la fin, chapeau
Tu aurais pu en faire 20 poèmes ...

En tout cas beau poème, lancinant


Bravo et merci

criducoeur
Envoyé le :  20/1/2011 13:22
Plume de platine
Inscrit le: 22/6/2005
De: Paris
Envois: 3509
Re: Divagations
Bonjour Carme
Des divagations comme ça j'en redemande !!
Amicalement
Zoheïr


----------------
L'amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c'est une flamme qui
étincelle aux yeux des amants ; comprimé, c'est une mer
qu'alimentent leurs larmes.
William Shakespeare(Roméo et Juliette).

Carme
Envoyé le :  22/1/2011 15:45
Plume d'or
Inscrit le: 13/1/2008
De:
Envois: 562
Re: Divagations
Mes chaleureux remerciements à Youder et Criducoeur !


----------------
Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse ! (Alfred de Musset)

cyrael
Envoyé le :  20/11/2018 14:06
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83720
Re: Divagations





écrire semble être, pour vous, passion

originale plume, belle inspiration..


J'irai à l'orée
Des matins pénils
Chercher la marée
Aux trésors subtils

Et, avec mon double,
J'irai m'asperger
Dans le torrent trouble
Du preux messager.


Les rues sont désertes,
Le silence est mort,
Et semblent offertes
Au destin qui dort.

Le poids des années
Produit un ardent
Reflet des allées
Et venues du temps.



laissons un petit commentaire...sous votre poétique divagation


----------------
l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

Sybilla
Envoyé le :  20/11/2018 21:29
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 96039
En ligne
Re: Divagations


Bonsoir Carme,

Très belles divagations sous ta plume !



Bonne soirée !
Mes amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates ""réelles"" de parution.

Le rêve est le poumon de ma vie (Citation de Sybilla)

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