Dans le monde de nos anciens pères
Qui, endormis dans nos tristes cimetières,
Dans le ventre de notre mère terre,
Qui accouche de gigantesque vers,
Tout n’est plus que fruits au goût amer.
Dans les existences qui espèrent encore,
Qui dorment sous les couvertures du dehors,
Dans ces vies qui naissent de pauvres corps,
Dont les destins sont idem Ă la mort,
Tout n’est plus que graine voué à son triste sort.
Les prophètes, de toutes confessions,
Du haut de leur trône d’amour et d’or,
Hurlent « Enfants, vous avez torts ».
Plus personne n’entend au dehors,
Tant ils sont habités par leur propre mort.
Sur cette terre autrefois nourricière,
Ou tout un chacun pouvait ĂŞtre fier,
Sur ce sol qui avait pour chaque saison son air,
Dont chaque homme pouvait se satisfaire,
Ne pousse plus qu’argent et prières.
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