Elle est sortie un soir d’hiver
Sous une fugue en sol majeur
La tempĂŞte faisait rage
Comme la colère qu’elle abritait.
Avançant sans broncher
Sous les flocons déchaînés
Elle s’enracine des froidures
Qui glace son vague à l’âme
Si familier, si cavalier,
En ses mémoires givrées.
Ce soir, l’hiver
Bat la mesure,
De la fugue vespérale
Emportant ses tourments
Dans ses tourbillons blancs
C’est en ce temps furieux
Que la fille s’endormit.
De neige blanche elle s’est couverte
Pour un long sommeil attendu
Dans ce froid qui paralyse
Elle ferme les yeux tendrement
Émue, la tempête s’est tue
Du désarroi, de la petite
Elle, qui Ă©tait sans enfant
Décida de l’adopter.
C’est ainsi, par soir de grandes rafales
Qu’on y entend leurs voix à l’unisson
Entonner la fugue qui les a réunis.
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sylvianni