_Alors que la bouche parcheminée,
Epouse la moue d'un nouveau-né,
Que la peau semble une soie fragile
Que le temps à coloré d'argile,
_Sous les paupières désormais baissées,
Reflétant d'insondables passés,
Deux noirs joyaux,profonds et intenses
Contemplent ta belle insouciance.
_Lors même qu'elle fit des trois saisons,
Souffle blanc et coupant ,l'oraison.
Toi, frêle jeunesse aux cheveux d'or,
Ignorais sa moisson sans remords,
_Dédaignant ce présent d'un temps sans âge,
Au profit d'un enfance volage,
En dépit des quelques larmes sombres
Qui déjà recouvrent tes yeux d'ombres
_Hier encore, l'éclatant soleil,
Nimbait son corps,opale et vermeil,
Halo céleste,cage dorée
Du temps le maintenant à l'orée,
_Cachant ainsi l'automnal horizon,
Comme à toi,occultant sa raison.
Voile de souvenirs chamarrés,
Qui,sur l'avenir s'est déchiré.
_Il y a bien peu de temps,sans ambages,
L'ancien dont on respectait l'adage,
Ne devint qu'un vieillard sans sagesse,
Amer et las,empreint de faiblesses,
_Ainsi que l'homme abandonnant ses pères
L'humanité déserta la terre.
La lumière quittant âtre et cendre,
S'en fut,essaimé dans la nuit tendre.
p.roussel (1992)
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la souffrance nous isole ; n'est-ce pas la pourtant le seul vrais partage en ce monde et n'est elle pas le terreau des plus belle roses P.Roussel