"Passez-moi les cartes postales. Il n'y a rien dans ce monde autant dont j'aie la peur, que de l'oubli."
- Aragon (Blanche ou l'oubli)
Te souviens-tu, Ami, de ces ombres furtives
Qui traversaient nos vies d'une mouvance hâtive
Côtoyaient les chagrins et les heures festives
Et puis disparaissaient, happées vers d'autres rives
Demeurent une fragrance, une voix qui avivent
Une morsure au coeur, cette blessure vive
Souvenirs d'un passé glissant à la dérive
Et ces lettres d'amour qui dans les airs s'inscrivent
De la trame sépia nous les pensions captives
Et les voici parées de couleurs inventives
Qui dansent au firmament, et brusquement revivent
En fulgurants éclairs, les émotions survivent
Ami, parfois, toutes ces ombres nous poursuivent
Viennent nous encercler en armée invasive
Et puis, comme apaisées, ces âmes fugitives
Demeurent auprès de nous, en escorte pensive
VIDEO ---------------- Ouvrez l'oreille, chaque mot possède un coeur qui bouge. (Nimier)