les draps s’ennuient sur la corde à linge
l’odeur de la nuit remue leurs méninges
le vent à rendu l’âme sous le regard du pendule
car partout la canicule a étendu ses tentacules

trop humides pour consoler les madeleines
ils gisent suspendus à la ficelle pleine
qui plie sous le poids de leurs bordures suintantes
car c’est une tâche lourde et éreintante

pas un pli en mémoire sur leurs flancs
pas une tache triste ne maquille leur visage
Ils inspirent le blanc en ce jour de doute
les voilà qu’ils transpirent à grosses gouttes

elles craignent la fin de leur voyage en plein air
car une rumeur gronde derrière les portes closes
c’est d’être bousculé comme une vulgaire chose
dans une de ces machines hors de l’ordinaire

la civilisation mettra fin à leur récréation
on le verra pêle-mêle à faire des culbutes
enroulés et froissés sans attention
et du vent ils s’ennuieront dans le tumulte

Les draps te seront, j'en suis sur, reconnaissants d'avoir ainsi pensé à leur bien être;
HONORE

D'accord avec Honoré ! Belle personnification des draps :) BRAVO