Titus n’avait donc pas attendu que se délite le conflit
opposant nos deux peuples et avait décidé de passer à l’action
avant même de prendre connaissance des tractations qui
unissaient nos intérêts. Une telle situation

ne pouvait que rompre nos relations et expliquait
la disparition de la flottille envoyée au large du Cap Vert,
nous décidâmes de partir à sa recherche en apprêtant
une flotte constituée de nos bâtiments les plus agiles. Deux cent
vaisseaux ibères des plus lests et des plus puissants furent
envoyés en renfort derrière la flotte conduite par mon second. J’étais

à la poupe du navire de tête lorsque nous aperçûmes
dans le lointain les fumées des bâtiments en feu, nous nous approchâmes
suffisamment pour constater que la marine romaine avait été repoussée et
cinglait probablement vers le Nord dans d’irrémédiables souffrances car
notre première flotte quasiment indemne renfermait la flottille indigène
en détresse contre laquelle elle s’était adossée pour faire
front à l’escouade de galères romaines,
lesquelles s’étaient empressées à la pointe de l’archipel des îles du Cap Vert
d’éperonner puis de harceler les embarcations sommaires, mais c’était
sans compter sur la pugnacité de nos hommes, qui n’avaient pas tarder
à comprendre que la route empruntée par celles-ci ne pouvait
être ouverte que près des côtes du continent, et c’est à
force de volonté et d’adresse que ceux-ci s’étaient évertués à
souquer dans les eaux proches du littoral durant deux longues semaines,

en proie à d’abominables doutes,

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