Je ne garde de toi que le flou d’un souvenir,
Qui m’assaille en ce matin comme s’il fut ton sbire
Entrant sans frapper, infâme, toujours famélique
Pour m’encager en ton sein méphistophélique.
Mais quel est donc cet atavisme, carnage
Dont je ne réclamerais plus l’héritage
Qui comme une diaspora en effervescence
Envahit l’homme victime de déliquescence ?
Tu étais arrivée pareille à une almée
Dansant sur la kyrielle de ton charme dionysiaque
J’étais comme aveuglé par ton ubiquité
Confuse, galvanisant aphrodisiaque.
Troublé je te noyais de mots pleins d’un vide
Que tu trouvais à ton goût, âme perfide
Et tu m’abandonnais ainsi dans ta Géhenne
Fielleuse vallée emplie d’haine et de peine
Je prenais tes silences pour de l’ineffable
Hissant le lascif encore inexplicable
Résidant fatalement en ton callipyge
Se mouvant infiniment dans mes vestiges.
Tu venais m’arracher à ma déréliction
Et impénitent je tombais en pâmoison
Ensorcelé par les chamans de Minerve,
Que tu invoquais, m’insufflant la verve
Mon cœur en circonvolution autour du tien,
Désertait je crus pour de bon son abîme
Comme s’il fut soudain attiré par l’infime
Beauté qui résidait dans ton regard sans fin.
Dans ma chute infinie je pus sentir enfin
L’éphémère parfum empyreumatique
Que les pensées béotiennes de mon sibyllin
Esprit propagent avec Morphée l’hypnotique.
Et je bâtis aujourd’hui bien malhabile
Ton cénotaphe sombre dans l’abstrusion vile
De mon lit recouvert du tissu lactescent
Sans plis, niant nos corps égarés s'enlaçant.
Car celui qui dans un acrimonieux détour
A respiré la poussière des voies de l’amour
Ne trouvera l’ombre d’une paix, d’une trêve
Dans nulle autre contrée que celle du rêve.
M.D.
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Le triomphe de l'autosatisfaction.
Le sens des mots anesthésié par l'usage ordinaire que l'on en fait.
La perte du sens est la triste soeur de la vacuité.
Assassins de la poésie.
Elupia Byhr