Ersatz de Charles Baudelaire

Il n’est pas permis de s’envoler ainsi ; l’être humain, cloué au sol, anime du haut de son art le bitume, scène de la rue. Provoquant la nature, il balance ses membres de bas en haut ; virevoltant de sa tête et entremêlant jambes et bras. Pour la plus grande perplexité des passants qui face à cet étrange phénomène remettant en cause les lois de la gravité, hésitent entre et torpeur.
Seule la musique semble capable d’ordonner ce sombre spectacle et pourtant celle -ci coïncide l’étrangeté de ce dernier. Tel un alien démontrant une nouvelle façon de bouger, le danseur réussi, comme l’orage qui gronde et se déchaine, à rendre son spectacle grandiose. Pour lui tout est possible, et si certaines choses lui semble impossible, il montrera aux plus sceptiques l’étendue e ses pouvoirs, et si certaines choses n’apparaissent pas, c’est qu’à ses yeux leur intérêt n’aura d’égal que leur inexistence.
Accueillant de brefs instants dans son esprit, l’admiration du public et les peurs de son audience, le danseur solitaire en tire son numéro. Celui là qui épouse facilement la foule reste néanmoins enfermé dans un tourbillon de mouvements. Il adopte comme siennes toutes les positions, cambré ou redressé. Tout dépend du point de vue que l’on en a. Ce que les Hommes nomment art est bien petit, trop éphémère et bien trop complexe comparé à cette ineffable orgie, à cette sainte prostitution de l’âme exprimant sans arrière pensée les secrets de son être.

J'ai apprécié l'ersatz à sa juste valeur !
HONORE

Excellent point de vue avec les nuances qu'il pourrait mériter. L'outrance sert parfois si bien les vérités.
Amitiés.

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