Plume de platine Inscrit le: 23/5/2011 De: Envois: 5513 |
Le jardin de Rousseau LE JARDIN DE ROUSSEAU
Jean Jacques le dernier grand juge de Rousseau On rit de lui, d’être tomber dans le ruisseau N’est-ce pas le défaut de celui du trop très Haut On a dit de lui coupable des grands défauts
Vous le voyez souvent désespérant, pleurant C’est qu’il y a des raisons pour l être souffrant Voltaire l’a châtié parce que il fut valet C’est métier noble que jouer sur un chevalet
On a redit bien de lui un être larmoyant Pour avoir défendu le social foudroyant A-t-on lu, a-t-on bien relu, ce qu’il écrit Il n’est rien d’autre que ce que le cœur cri
Il a hurlé la loi, la volonté générale Certainement pas le dit d’un haut général C’est le vouloir qui se fond sur le bien commun C’est l’élan vif qui nous transporte vers le bien
C’est la voix de tout peuple qui fonde le droit Tout le reste est galimatias et maladroit Il a écrit sur le vrai fondement du juste Sans larmes ni enjouement foulant l’injuste
Il n’a pas dit l’homme proie de la nature L’hypothèse qui fut sienne n’est rature Elle remonte à l’origine pour comprendre Ce que doit être l’humain pour mieux le prendre
« L’homme est bon, c’est la société qui le corrompt » Ce fut pour éviter de tourner mal en rond Il a dit l’homme, « animal stupide, borné » Par audace, pour qu’il ne soit pas éborgné
L’humain peut s’affranchir de la servitude Le croire tant aliéné est habitude Il n’a rien dit pour l’homme naturel bonté Il a tout dit pour l’animal ni bon ni mauvais
De Philotecte rieur de langueurs ravages Ö nuits délicieuses sous tous les ombrages D’un corps fugitif pour lui le talent flatteur Agite dans mon ombre l’ogre séducteur
On sait sur ton collier la peine pour la vie On sait Madame Warens le sens des envies Dans la course indéfinie de ses versions Il croit avoir tout écrit dans ses Confessions
Rien ne peut brûler son âme de les suivre La joie pour lui c’est l’homme pour un mieux vivre L’amour pour l’homme, pour l’homme toujours impur Vous riez de lui, dans les jours si durs et purs
Il est bien heureux dans le jardin qui est sien Il épouse la quiétude et presque le rien Il est toujours sien, toujours feu, feu, toujours purs À son corps enfanté vous êtes toujours sûrs
Il envie nos certitudes et nos préjugés Dans toute mon œuvre, vous l’avez fort jugé Soit il s’endors souvent au beau jour près déclore Aller voir de plus très près les fleurs aux boutons d’or
Soit que vers minuit, par la nuit, par sa chaleur Le gagne la ligne frileuse en sa splendeur Le portrait de Montaigne aux traits si lisses Le prend, l’enferme, porte jusqu’aux délices
Il a fort vécu avec Platon et Socrate Il a pensé avec le divin Hippocrate En une nuit brillante en entendant les voiles Il découvre sa voie dans un ciel en étoiles
Alors dans le soir tard le Du contrat social Il dévoile enfin tous les hommes sociables Que soit prévu perfide Voltaire imprévu Le berger du pâturage non prévenu
Qu’éprouve le vent qui souffle sur nos têtes Les turpitudes de l’homme, sur la tempête Toujours fidèle à lui-même, satisfait Il ne voudrait pas un monde si peu parfait.
Daphnis, Cloé sont ainsi dans le même verger Ils sont tous les deux seuls dans le corps immergé
Dans cet ancien vieux village parentage Souffrira-t-il de se souvenir de son moi ? Ah ! il délaisse en son âme tous les gages Son sentiment, son sermon, tout en nous, ma foi
Pourrions-nous seulement devenir fidèles ? Serait-il là le seul et le dernier berger ? Quel destin, en lui, qu’elle destinée l’appelle ? Que le cœur soit à jamais, il pourrait changer.
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