Dans les profondeurs de la terre, sous les nappes évanescentes d’opium et de mescaline, il rêve. Encapuchonné comme un cistercien de naguère, les mains soudées l’une à l’autre, l’esprit vagabonde.
La lumière tamisée reflète une ombre énorme, disproportionnée, sur le mur de pierre qui n’en finit pas de s’écrouler.
Les poussières de lave s’échappant de la cheminée forment des volutes incandescentes qui tentent de rejoindre le firmament.
Et dans ses rĂŞves maudits, il voit.
Il voit la lune en quartier descendre les étoiles ; les navires de guerre aux couleurs chamarrées ; l’agonie des vivants à l’aube du trépas ; la puissance des vents au milieu des océans.
Une bouffée magique s’engouffre dans la gorge, gagne les bronches, se mêle au sang, et c’est l’extase.
La lumière n’est plus, elle se désagrège, se meurt.
La dague est là , rutilante, sur l’autel des sacrifices. Prince Maya, bourreau inquisiteur ou simple fou, il ne sait plus.
Cette force qui le pousse à l’irréparable ne le quittera plus désormais.
La lame pénètre la chair, craque les os, perfore le cœur encore palpitant.
Jouissance extrĂŞme.
Puis il faut remonter à la surface, effacer les traces, camoufler les indices. Revêtir son costume de fonctionnaire intègre et s’en aller prendre le métro, comme si rien ne s’était passé.
Et chercher une nouvelle proie.
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Valli
