Sur ce banc, j’ai posé mon cœur.
Il battait encore pour toi mon amour.
Tu l’as abandonné en vainqueur.
Depuis j’ère et sanglote chaque jour.
Mes amis me disent de t’oublier.
Comment oublier notre doux partage.
J’ai écrit dans ce cahier d’écolier
Des poèmes oubliés et des mots sages.
Ce livre que tu as laissé encore ouvert
Me donne l’impression d’une attente.
Chaque soir, je l’effleure d’un revers
Le lit a gardé ta fragrance si tentante.
J’ai relu cette lettre laissée sur la table
Quelques mots qui m’ont brisé l’instant.
Une larme a roulée, j’étais misérable.
Dans ce parc ou toi et moi fument amants.
Je suis venu pleurer nos moments.
Seul, j’ai arpenté les sentiers sans parfum.
Des enfants jouaient, indifférents
A mon drame, j’entendais encore ce refrain.
Que tu chantais souvent sans le comprendre.
Un à un, tu as effacé nos souvenirs.
Ma page a mutée en ces appels, à entendre
Dans le firmament devenu sans avenir.
Alors, j’abandonne mes pulsations sur le bois
De ce banc, où enlacés, je te disais je t’aime.
Demain sera pareil, maussade et moi aux abois
De calmer mon mal et d’oublier ma haine
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