Plume d'argent Inscrit le: 16/7/2012 De: Envois: 341 |
Le cancre On eut dit, à le voir, un triste et beau vieillard, Quand une voix tonnait : « Levez-vous ! » - « Qu’on m’assomme ! » Un fruit tombé trop tôt de son arbre, une pomme, Un vieux cheval fourbu traînant un corbillard.
Nul mort sur ses talons… peut-être l’orthographe, Un vase aux tons si fins, délicats et chinois, Où les mots mélangés, moussent, cafés viennois, Moustache aux lèvres, point, tiret et paragraphe.
Qu’il eût aimé savoir de la conjugaison, Les rouages précis, les temps, les chausse-trappes, Se mâchurer l’esprit du frais raisin en grappes, Au jus rubis des mots choisis de l’oraison.
Mais, voilà il errait et n’avait pour classique Que le coucou gris-bleu, que les feuilles d’herbier, L’averse au creux des champs où flotte le bourbier Et comptait sur ses doigts les gouttes en musique.
Les œufs au chaud des nids ressemblaient aux zéros, Crayonnés de traits fins, rouges, rageurs et souples. Sur le haut du cahier, écrit, par deux, aux boucles D’argent aux bottillons des fiers guérilléros.
Bien plus qu’un soir tremblant, bien plus qu’un paysage, Larme de Saint Laurent au souffle des étés, Eau - léger bruissement des songes entêtés, Que l’on fait le regard… perdu, l’âme en voyage.
Il semblait une fleur au milieu d’un bouquet, Plus fragile et portant lourdement sa corolle, Pâle et timide, un feu, montant en fumerolle Et chacun l’appelait, « le cancre », un sobriquet.
Oraison : en grammaire, une oraison est un assemblage de mots qui forment un sens complet et qui sont construits suivant les règles grammaticales.
Larmes de Saint Laurent : ainsi sont appelées les Perséides ou pluies d’étoiles filantes
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"La poésie est la langue complète, la langue par excellence, qui saisit l'homme par son humanité tout entière, idée pour l'esprit, sentiment pour l'âme, image pour l'imagination, et musique pour l'oreille". - Alphonse De Lamartine
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Plume d'argent Inscrit le: 16/7/2012 De: Envois: 341 |
Re: Le cancre Idem pour ce qui est des maths... je n'y ai jamais rien compris et ne pouvait concevoir qu'ils puissent en dehors des opérations de base et quelques notions m'apporter quoi que ce soit dans la vie (arrivé à 44 ans, mon dégoût fut confirmé... les maths ne servent à rien, sauf à vouloir devenir statisticiens, mathématiciens, ou à exercer tout métier technique les utilisant).
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