J’ai marché cette nuit, dans la campagne endormie, à la recherche de mes traces.
Chaque pierre emmurée, chaque brin de verdure, évaporées, comme un souffle de vent.
Là où naissent les ruisseaux, entre l’aube et l’aurore, j’ai trempé mon pied dans l’eau transparente et j’ai vu.
J’ai vu l’innocence de nos esprits d’enfant, rejoindre la rive de l’autre côté du Styx.
J’ai entendu les sirènes, susurrer les mots tendres, aux reflets infinis.
J’ai senti le printemps, raviver mes envies, et transposer mes rêves à la cime des arbres.
J’ai touché du doigt la chaleur des volcans et pleuré l’héritage de mon passé sanglant.
Dans le creux d’un grand frêne, je me suis assoupi,
Sans bruit,
Serein
La lune éternelle, dessinait ses volutes, et dansaient les étoiles à la croisée des mondes.
J’ai rêvé un instant, de ces utopies, folles et maladives, accrochées à l’horizon.
J’ai résisté à l’appel des hurlements du sommeil, sans jamais espérer emporter le combat.
Puis bercé par la magie de cette escapade nocturne, encerclé par la nature, envoûté par ses nymphes, je me suis endormi, résigné et heureux.
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Valli