Face à l’implacable et glaciale indifférence,
Pour remédier à l’insupportable indigence
L’homme n’est rien . . . Absolument rien
S’il n’a pas cet indispensable et ineffable lien
Avec une femme belle, gentille et sincère.
Une qui croit à la vie de couple et qui s’insère
Parfaitement et normalement dans la vie conjugale
A la condition expresse d’être traitée d’égale à égal.

Marre de la solitude ; marre des draps froids.
Marre de son désarroi ; marre de son glacial beffroi.
Alors, il prend son cœur à deux mains, et part en quête
Mais il se gardera de viser les improbables conquêtes.
Vu son âge, il sait que ce ne sera pas facile
Car rares sont les rencontres propices aux collusions.

Mais, pour ne serait-ce qu’une heure de bonheur tactile,
Il est prêt à subir les pires moqueries ; les pires désillusions.
Puisque ce sont elles qui ont le pouvoir de décider ;
Puisque la moindre ouverture dépend de leur bon vouloir,
Il est prêt à user de toutes les ruses pour les dérider.

Il est prêt à attendre pendant longtemps dans les couloirs,
Pour peut-être apercevoir seulement le bout d’une robe.
Il est prêt à faire le pied de grue au bout de l’avenue
Pour peut-être lier connaissance avec la première venue
Pourvu que ce soit elle, la plus sûre et la plus probe.

Il va jusqu’à risquer les pires humiliations.
Dans sa quête effrénée, on le verra se dépêcher
Parce que le temps qui passe pourrait bien l’empêcher
De persévérer dans sa constante conciliation.

Parfois, fatigué, il ferme les yeux et se met à rêver.
Alors il voit une femme qui rassemble beauté et bonté.
C’est toujours la même qui se penche sur son chevet
Pour lui jurer tendrement qu’elle sera toujours à ses côtés.
A chaque fois, son réveil a ce goût mêlé d’amertume,
Car sa déception est plus grande que de coutume.
Opiniâtre, il va voir toutes sortes de devineresses.
Il y est sceptique mais il a grand besoin d’ivresse.

Il passe en revue toutes les jeteuses de sorts et les voyantes
Qui lui parlent de belles aux chevelures ondoyantes.
Il va voir les cartomanciennes et les ensorceleuses
Prodigues en rencontres immédiates et fructueuses.

Marre des diseuses de bonnes aventures comme à l’ancienne.
Marre des chiromanciennes ; des cafédomanciennes.
Marre des philtres d’amour ; des présages des astrologues ;
Marre des agences matrimoniales aux volumineux catalogues.

Il ne lui reste plus que les coûteux diners aux chandelles
Pour se rendre enfin maître de l’imprenable a citadelle.
Hélas, de rendez-vous ratés en attentes interminables ;
De véritables empêchements aux excuses minables,
Il est comme un funambule qui inlassablement déambule
Dans les dédales sibyllins des incohérences féminines.

A un moment, il se révolte et, à trop jouer au funambule,
Il en a marre . . . Marre de faire seulement du lèche-vitrine.
Finalement, il réfléchit, et pour se donner une ultime chance,
Il décide de laisser faire le hasard. Finie la chasse aux belles.
Trop d’efforts dépensés en vain; trop de manigances.
Trop d’argent parti en pure perte ; trop de maquerelles :
Elles affectionnent les voyages et les escapades en limousines.

Un jour, le hasard se révèle sous les traits de sa voisine.
Elle l’avait remarqué depuis bien longtemps déjà.
C’est son type d’homme et n’a rien d’un goujat.
Combien de fois, quand elle le croisait dans la rue. . .
Combien de fois elle était prête à faire le premier pas.

Malheureusement, selon les convenances, cela ne se fait pas.
A l’instant et à l’endroit choisis par le destin, elle lui apparue.
Elle lui apparue enfin pour leur bonheur mutuel et immarcescible.
Mais pourquoi donc a-t-il couru les inconnues et les inaccessibles ?


Fin.
Mahdaoui Abderraouf.
Le 27 Octobre 2007.

Bonjour....

Tout simplement...Wouaou!!!

Magnifique poème qui définit bien tout ce qu'un homme subit...Je connais bien cela....
A croire que l'amour et le sexe n'appartiennent qu'aux femmes.

Pour exemple: Une femme qui tombe amoureuse de son ami a plus de chance de voir se concrétiser cet amour....le contraire est très rare...

J'ai longtemps médité sur la question....pendant mes longs moments de solitude....et j'ai souvent eut l'impression d'être un animal dans un parc attendant d'être choisit (un peu cruelle cette image, je sais...)

Alors pour rendre plus agréable mon supplice....j'ai ignoré ces femmes qui se jouaient de moi....Puis moi aussi j'ai vu la voisine....
L'erreur de l'Homme est souvent d'aller chercher trop loin...

Encore bravo pour ce poème...

Amitiés du Crieur....

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