Sous un ciel que Vlaminck n'aurait pu renier,
volent un peu plus bas les gardiens de la plaine,
ombres sans-gêne.
Le silence pesant s'alourdit de leur cri,
grinçant comme un signal pour qui voudrait comprendre
et bien entendre.
Jusqu'à perte de vue, la terre ensemencée
forme un damier géant aux couleurs assombries
comme endormies.
Les lourds nuages bruns qui suggèrent le pire
patiemment suspendus, menaçants, immobiles,
veillent tranquilles.
L'irréel est présent, palpable,
profondeur insondable.
La nature, en trésor offerte, à l'humain dévoilée,
impose sa puissance, force à l'humilité.
Semblant chercher sa voie par son tracé d'errance
une route s'en va, là-bas, perdue d'avance,
orpheline de tout, en lacets inutiles abandonnés de vie,
cheminement futile.
S'asseoir sur un talus, suspendre un temps ses heures,
savoir saisir l'instant où la magie affleure,
s'imprégner jusqu'au fond, sentir le magnifique,
embrasser d'un regard ce qui touche à l'unique.
Palette de génie, nuances insoupçonnées,
tout est, en un seul lieu, Å“uvre de transcendance,
patchwork immense.
La plaine, en ce matin, offre à qui sait la voir
le spectacle inouï de l'inimaginable
de l'ineffable.

Ca, c'est un petit bijou.

De la poésie de facture classique, mais agencée et rythmée avec beaucoup d'originalité, pour un tableau très vivant.

Sans doute un véritable tableau est-il à l'origine de cet écrit qui le complète si "artistement" ? Un très bel ouvrage en tout cas.

Un vrai coup de coeur pour moi. Bravo et merci pour ce partage !

une belle lecture, de belles images

j'ai apprécié ce Patchwork aux couleurs multiples d'une terre en fécondation;
HONORE

C'est un très beau tableau , et la versification originale ajoute une touche bien agréable .