Je ne veux pas oublier l’écume au bord de ta bouche
Je ne veux pas oublier la salive sur tes dents et ta langue
Que j’ai goûté aujourd’hui ou hier ; le souvenir est un boomerang
Qui jamais ne se couche
Je ne veux pas oublier tes yeux s’exfoliant dans les miens
Je ne veux pas oublier tes cheveux baignant dans le vin
Vermeil de tes lèvres qui étreignaient mes lèvres
Et couraient sur ta peau tel des lièvres
Je ne veux pas oublier les mots susurrés à ton oreille
Je ne veux pas oublier le vernis sur tes orteils
Encore moins les belles paroles jaillissantes
Comme des corolles sur des fleurs amarante
Je ne veux pas oublier le sens des mots
Je ne veux pas oublier le sens des maux
Mais en écoutant les tiens je crois
Que j’imbibe mon cœur de je ne sais quoi
Je ne veux pas t’oublier je crois
Je ne veux pas t’oublier je suis sûr
Mais toi tu as commencé, libre que tu es
A m’oublier pourtant, cela me rassure
M.D.
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Le triomphe de l'autosatisfaction.
Le sens des mots anesthésié par l'usage ordinaire que l'on en fait.
La perte du sens est la triste soeur de la vacuité.
Assassins de la poésie.
Elupia Byhr