Ponte dei sospiri

En ce temps où l'histoire ne fait que s'oublier,
Que les ruines des hommes aujourd'hui s'en retombent,
Nous répétons la mort en couplets condamnés,
Passez sous ce beau pont avant dessous la tombe.
Oh pont des soupirs, tu as du trop en voir,
De ces hommes au destin scellé dans ta pierre grise !
Leurs désirs tranchés au creux de leur espoir
Par la lame si sèche de tes cruelles brises.

De ton ombre s'ouvrait comme une gueule béante,
Qui avalait les âmes dans une écume vide,
Laissant des squelettes dont dans les cryptes l'on chante
Le regard fidèle des pupilles si livides.
Certains te nommaient donc 'sarcophage volant' :
Lorsque tu transportais vers les pourpres Enfers
Les esprits dévorés, peut-être même innocents,
Tu vaguais chez Hadès à ton morne transfert.

En gondole, passant, quelques siècles futurs,
Ressentant les cris des vivants jadis tués,
Je chancèle parfois aux chuchotements des murs,
"Admire comme Venise aussi n'avait pitié".
Et ces fantômes rouges qui me viennent sous le pont,
Accusent ta beauté de n'être qu'un faux reflet,
Mais envoûté du charme que m'inspire ton nom, 
Ponte dei sospiri, ponte immortale.

J'ai apprécié ta vision particulièrement réaliste d'un pont que le tourisme a un peu trop banalisé.
HONORE

Tu as bien su évoquer la tragédie de ce Pont des Soupirs sur lequel
passaient les condamnés, dont les cris ne passaient pas à travers
les murs épais et qui marchaient vers leur fin dans l'indifférence
générale... Cela fait frissonner!!!



Capucine

Je suis content d'avoir pu vous ouvrir les yeux, je voulais vraiment expliquer et quelque peu dénoncer l'origine du nom de ce si bel édifice.

Merci a vous deux, d'avoir reçu et applaudi ce message.