Ma Poésie,
Ma femme nue en mon logis,
Ma goutte d’encre en bout de plume,
La femme qui pousse son cri
Au creux de nos feux qui s’allument,
Ma Poésie
A coups de chair,
A coups de brume,
A coups d’enchères,
Ventes posthumes
En rimes qui
Se laissent battre sur l’enclume
Sur fond de soleils rougis,
Ma Poésie
Aussi nue que l’est ma plume
De son encrier sortie
Et qui fuirait quelque rhume
En se frottant sur mon papier,
Ma Poésie
Que j’assume
Avec ses mots en pâtés,
Comme des foyers qui s’allument,
Feux de Saint-Jean desséchés,
Ma Poésie
Qui voudrait décrocher la lune
Au fond de mes nuits étoilées
Et qui ne me tient pas rancune
Lorsque je la laisse échouée,
Ma Poésie,
Est-elle blonde, est-elle brune,
Je ne saurais la décrire,
Car je ne sais que l’écrire,
C’est ma fortune
Que je recompte mille fois,
Je sens qu’elle me brûle les doigts,
Tant que ma plume brûlera
Elle sera « mon » incendie,
Ma Poésie…
Jacques Hiers
Texte déposé. Tous droits réservés.
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