Ce n’est qu’au troisième jour que je me sentis en une santé suffisante
pour me dresser sur mes deux jambes, l’une d’elle avait été secouée par le
fer d’une lance et boitait encore malgré l’extraction du morceau de
métal qui l’avait ouverte, mon second s’était occupé de l’exhumation des
corps qui furent disséminés à la demande de Rome dans leur sainte
mer, au large d’Alexandrie. Je me dirigeai au sortir de la haute bâtisse où s’étaient
tenus les pourparlers entre Ptolémée et Néron. Un dénommé Tibère Alexandre,
quelle tromperie, l’odieux, l’infâme félonie, avait été nommé pour occuper Alexandrie,
des nĂ´tres il Ă©tait, certes, oui, mais quel abandon ce choix devait-il signifier
aux populations avoisinantes, qui souffriraient à n’en point douter,
du joug de l’empereur, soucieux d’une stabilité réconfortante, prémisse de nouvelles horreurs,
car enfin l’on ne pouvait cacher derrière de si grands effets, les agissements à l’origine de l’empire,
impunément. Nous appareillâmes cependant en une félicité imprégnée des plus vives contorsions
qu’un ciel désavoué eut sans doute préféré sous l’auspice d’une sincérité masquée par l’angoisse
et la torpeur de lendemains incertains, et voguâmes, non point
satisfaits mais soulagés, pour combien de temps, des supplices d’une oppression
débordante vers les côtes de la Judée et de la Galilée, où de somptueuses réjouissances
nous attendaient en remerciement du service rendu au peuple juif pour avoir réussi là où les Macédoniens,
les Athéniens, les grecs, les Parthes, les Perses et les Syriens, nos alliés, avaient partiellement freiné l’avancée ocre, rouge et or
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