Prendre son corps entre mes bras
La réchauffer de mes sourires
La consoler du fond des draps
Franchir le pont de ses désirs

Compter chaque médicament
Surveiller l'ombre de la fièvre
Combler chacun de ses instants
Entre le souffle de ses lèvres

Souffrir le mal en ses poumons
Pleurer la moindre de ses quintes
L'apaiser de tous ses démons
Combattre la toux qui l'éreinte

Lui arracher ses cigarettes
Sûr qu'elle me fera la gueule
C'est ou la mort ou elle arrête
De ce charbon qu'elle dégueule

S'angoisser de ses analyses
Craindre le son du téléphone
L'envie d'entrer dans une église
Mais non là vraiment je déconne

Et lui écrire des poèmes
Pour apaiser la maladie
Et de lui dire combien je l'aime
A la faveur de mes écrits


Je t'apporterai tant de roses
Pour donner couleur à tes joues
Je rimerai même mes proses
Je te soignerai comme un fou

J'irai tuer tous les docteurs
Qui manqueront à leur devoir
Tant que je compterai les heures
A t'écouter broyer du noir

J'irai souffler sur les nuages
Ceux qui t'ont plongée dans les miasmes
J'éloignerai tous les orages
Pour te libérer de l'asthme

Je veux chanter pour que ta voix
Te donne l'envie d'appeler
Dire les mots encore une fois
Et m'endormir à tes côtés

très touchant, on se sent souvent démuni face à la maladie d'un proche