Sous les ponts, l’eau coule en continu
Emportant avec elle l’espace temps
Tant que les reliefs alimentent ses affluents
Et leurs reflets vers d’autres ponts en vue,

Vers d’autres villes dont les bras, encore dévêtus
Au petit matin de leur voile véhiculant
Les échanges d’une rive à l’autre versant,
Entretiennent des cortèges d’allées et venues.

Mais elle, parfois dans le silence, elle continue
A suivre l’œuvre futuriste, glissant
Vers une fatalité, mers ou océans
Sans écrire les termes de cette issue.

Ou alors elle gronde sa poursuite accrue
Tout en râpant les pieds de leurs encorbellements
Dont le nom rappelle le patronyme de talents
En hommage à leur génie parfois incongru.

Eux qui ont pu écrire des mots vaincus
Par le temps qui s’égrène, qui érode les flancs
De son lit tandis qu’elle ronge chemin faisant
Les fondations de ces ouvrages d’art bientôt déchus.

Parfois, elle a emporté leur débris chus
Lors d’une guerre dont elle n’entend
Ni les pleurs qu’elle a effacés de ses flots en sang
Ni les cris lancés par les veuves déçues.

Des dessous d’un pont à l’autre, à l’étiage ou en crue
Elle repasse pour construire l’avenir des champs
Elle s’écoule en colère ou apaisée par les ans
Tandis que l’éphémère de l’homme passe son salut.

NWGREGORY

Bienvenue à toi qui nous fait découvrir les ponts à travers un caléidoscope d'images.
HONORE