Lentement, si puissante, puisant dans mon âme
Ô fortune, Fortuna Imperatrix Mundi
Chants grégoriens, venu de la lune, lames
De ma conscience, je t'écoute en ce vendredi.
Ô fortune de la lune, sainte blanche
Variable comme le flux et le reflux
Percussions qui résonnent dans mes hanches
Secouent mon corps à l'abandon du luxe.
Luxuriante pièce majeur du quinzième,
Chœur majestueux croissant et décroissant
Répétition inlassable sur le même thème,
Fortuna Imperatrix Mundi, invariablement.
Fantaisie qui m'opprime, habitude détestable
Je me soumets à ta sonorité musicale
Monstruosité magique, comme un festin de table
Je suis tien, comme tu es mienne, Ô bacchanale !
Orgie musicale, soudoyant mon inconscience
Opprimante, insatiable rengaine, si lente,
Si violente, je fonds à ton écoute lancinante
Dualité des chœurs dans ma conscience !
Explosion rythmique comme la richesse d'un avare
Opprimante et apaisante, je suis ce pauvre hère
Errant de si de la*, du sol au fa, et tu me pares
D'un sort monstrueux, te voilà dansant dans l'air.
Roue tournoyante de la fortune
Blanche comme la dame de la Lune
Tu es si malveillante dans ton bien être
Et tu me peines comme meurt un être.
Ombre de la lune, de tes cuivres souriants
Tu flagelles, mon dos mis à nu, de tes violons,
Les archets comme des flèches, maintenant
Je te donne mon salut à tes hauts monts.
Cordes vibrantes, cueillent en mon âme,
Lorsque mon corps est frappé par tes archers
Cuivres, violons, cymbales, chœurs surchargés
Ainsi à cette heure monte maintenant mon âme.
* petit jeu de mots entre les notes Si et La et De-ci de là !
Ici : Carmina Burana