Parlez haut parlez fort à tout niveau
Charmez vos vers poétiques en soubresaut
Parlez amour flûtez vos peines narrez le beau
Armez vos chants folkloriques comme des corbeaux
Parlez d’hier des années passées
Parlez du temps des valets dressés
Ourlez hurlez chantez dansez
Engendrez parole du pourchassé
Voilà le ciel il est à vous un parloir
Voilà la terre aussi la mer votre gloire
Voilà la bêche creusez à vie votre terroir
Voilà la biche qui vit qui meurt sans histoire
Parlez autant en deuil aussi en dortoir
Parlez de tout mais oublier vite de savoir
Parlez de vous entre vous mais sans mémoire
Communiquez oralement ultime pouvoir
Parlez Messieurs parlez mesdames entre vous
Jadis c’est beau source aride coulant en vous
Toujours hier vos ancêtres au rendez-vous
Ksour en ruine kasbah qui meurt près de chez-vous
Parlez criez mais hors du verbe de la syntaxe
Parlez sans crainte de payer cher ni frais ni taxe
Parlez de tout parlez de rien génial malaxe
Parole matée ou menottée restez- relaxe
Mais gare à vous si vous osez parler d’écrire
De publier en tifinagh vos mots à dire
De l’enseigner aux enfants c’est encore pire
L’utilisez aux tribunaux mais quel martyre !
Aujourd’hui elle est plus que maternelle
Elle est reconnue officielle constitutionnelle
Je vais écrire que je ne peux dire le sourire
Je vais l’écrire en tifinagh et puis mourir
Dédié à tous ceux qui ont toujours milité pour le bien de l’identité, la culture et la langue amazighe