Les thèmes proposés étaient : l’exotisme, la ville, le tourisme.

Entre rêve et réalité, les souvenirs s’éveillent en musique avec Jacques Brel.

Un récit par-ci, un poème par-là, et puis chacun prend son plumeau magique pour épousseter les images gravées en mémoire et les retranscrire sous l’effet d’une émotion qui ravive les contours authentiques des lieux visités.

Voici ce qu’un artisan de la plume écrit :

< J’ai vu ….. et j’en suis mort. C ‘est mon fantôme qui écrit aujourd’hui, car moi, je suis resté accroché à la montagne, étendu sur son versant, face à l’immensité qui se trouve à mes pieds.

De là-haut, je respire le Monde ! Je ne veux plus redescendre.

Un aigle plane au-dessus de moi, je suis une proie, une tendre chair offerte aux dieux de la Montagne. Je n’ai pas peur. Je respire, enfin.

J’ai parcouru la France, du Nord au Sud, espérant trouver un peu d’oxygène pour y baigner mes poumons. Je suis arrivé là, là-haut, sur les sommets, près des nuages, et j’ai aimé cet air pur euphorisant, alors je me suis assis et j’ai respiré.

Ivre, j’ai croisé le regard hagard du rapace aux serres noires. Il se tenait sur le bord d’ un nid grouillant de becs piaillant ; quelle sérénité ! Moi, debout, sur le seuil de ma porte, face aux hurlements de la ville, je me bouche les oreilles ou je crie ; mais jamais je ne reste impassible. Il vole. Je respire. Mon esprit s’apaise, j’en oublie l’électricité urbaine.

Je suis resté là-bas, assis sur le Pic du Midi, c ‘était l’été. Puis, j’ai délivré mon ombre pour qu’elle reprenne ma place dans le métro, pendant l’hiver. >
Joyce ATTAL

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