ô, mes amis, si pour certains vivre
sous le soleil signifie bronzer, se prélasser,
se détendre et se baigner, il n'en est pas
moins vrai que cette condition suscite aussi
de nombreux efforts plus difficiles à
mener, à vrai dire, dans une telle situation que
sous la pluie, où, dans le mouvement se
perpétue une dynamique intemporelle et
prodigue, rythmée par le joug des saisons, vivre
loin des siens est une souffrance quotidienne qui
requière moult concessions, moult apprentissages et

moult humilités que de nombreuses découvertes
illustrent et célèbrent puis offrent en partage et
déposent dans le creuset de notre humanité bien-pensante,
la première d'entre-elle consiste à se rendre compte
que l'homme est bel et bien égal à lui-même,
où qu'il soit, d'où qu'il vienne, quoi qu'il fasse,
quels que soient ses choix, ses opinions ou ses croyances,
gommant toute apparence curieuse pour révéler

ses intentions, son cœur et sa raison, dès lors vous comprenez
qu'il n'existe nulle différence entre les uns et
les autres, employés pour exercer tel ou tel métiers,
ou occuper telle ou telle fonctions, chacun a sa place, son
occupation et par le respect de celles-ci et de celles
des autres, redouble de vigueur pour mériter son
avancement, quand cela est nécessaire car sa force
réside en effet dans la tempérance, l'endurance
et la permanence de ses actions, la seconde découverte
intéresse sa nature, parfois versatile, puisqu'il
trépigne d'impatience, soucieux du mieux, et rivalise
en conjectures pour tenter de fasciner ses proches,
redouble d'imagination pour échapper à son sort,
si coutumier, qu'il en arrive à penser à sa liberté
lorsqu'il n'est pas encore conscient de sa valeur
intrinsèque et naturelle, enfin la dernière découverte
est celle du tout visible grâce au recul suscité

par sa position, laquelle lui permet de se rendre
compte que tout va pour le mieux en dépit d'une actualité,
à vrai dire, bien vite dépassée par les événements présents,
car enfin l'homme en son for intérieur ne cherche qu'à se
nourrir, se vêtir, s'abriter, fonder une famille, briller,
perpétuer son nom, vivre en bonne santé et en
harmonie avec ses semblables, voici ce que m'ont
appris mes années de pérégrination, j'en suis
en effet très heureux, parfois plus que de raison,
quand les miens me manquent, c'est pourquoi je suis
impatient de les honorer, chaque jour que Dieu fait et
de pouvoir voyager pour fraterniser avec le passé, le présent
puis l'avenir, tous trois étant liés par la force des
unes et des autres, lesquels se complètent à vrai dire à merveille,
pour former un collier de perles rares, entourant

notre sacro-sainte terre.

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