Diaphane et délicieuse, elle coule
Résurgence sur la pierre ténébreuse.
Source jaillissant loin de la foule.
Eau pure que la nature si généreuse
Donne pour désaltérer le passant
Si claire qu’elle fredonne son air.
Glissant sur la roche en chantant
Elle file vers un destin ordinaire.
Creusant la terre de son empreinte
Elle dévale la montagne solitaire.
Se glissant entre rocs, elle feinte
Sous le soleil en présent sur l’air.
Le papillon vient amoureusement
S’y languir sur ses ondées fraiches.
L’écrevisse aime son fondement
Devenue torrent qui bondit et lèche
Les fleurs inclinées sur sa couche.
L’animal y trouve frais breuvage.
Son cheminement frôle la souche
De l’arbre défunt et de la sauvage
Contrée, où seule nature est reine
Périple infini sur le temps passant.
Rejoignant son frère qui se peine
Pour croître d’une fusion de sang.
Alliance devenue flot si vigoureux
Quand la rivière rattrape le fleuve.
Pour former flot moins savoureux
Déplaçant et remuant en épreuves.
Les poisons que l’homme déverse
Oubliant qu’il perd un peu sa vie.
Chaque jour devenue sans averse
D’une pollution donnée en préavis.
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