Les enfants boutous s’étaient précipités vers les éléphants
situés à la tête du convoi, je les perdis de vue, à mon grand
désarroi, lorsqu’une main tendue me tira pour me guider
sur la croupe d’une jument blanche montée par l’un des

chefs des villages avoisinants, venu à ma rencontre
au galop. Nous remontâmes fièrement à la tête
du convoi en longeant les colonnes souriantes
des hommes qui la composaient, une grâce céleste

se dégageaient des yeux de ses hommes qui avaient réunis
leurs proches, et transportés depuis leurs greniers les récoltes de blé, les fruits
séchés, les victuailles, les épices, les tissus et les ornements de plusieurs
saisons de travaux coutumiers, j’étais ivre de joie, à l’idée que la bonté de ses fiers

guerriers sauva les tribus des régions d’Abès, situées à l’extrême opposée du continent.
Une telle expédition dut-elle être entreprise me conforta
dans l’idée que l’humanité aurait à craindre, sinon son extinction la vindicte de l’au-delà
car nous étions alors empreint d’une telle ferveur, d’un tel sentiment

de plénitude qu’aucun ne put ressentir de mémoire de son vivant s’il ne l’eut expérimenté
au moins une fois durant son existence, excepté peut être les quelques rares mécènes qui auront
distribué, en une lucidité judicieuse, l’excédent de leurs trésors aux populations
en besoin. Avec quelle majesté, quel bonheur, nous eûmes à conduire, ailés

Notre élan vers notre salut.

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