Allongés, fatigués, dans un lit à deux places,
Ils se frôlent la main, caressant le présent.
Bientôt le jour se lève, il est temps de faire face :
«Encore quelques minutes,s’il vous plaît,pas maintenant!»

Et ça tourne, ça repousse, ça hésite, ça épouse,
Cette odeur de parfum qui fait taire les repères,
Embrassant ce qu’il faut pour ne pas être jalouse,
Délaissant, deux trois heures, la morale aux vestiaires.

L’homme s’en va, solitaire, essuyer la détresse
De son cœur résigné, de son âme bien trop saoule.
Elle revient le chercher comme le font les maîtresses
Puis repart, solitaire, voir le temps qui s’écoule.

Les larmes silencieuses, lui là-bas, elle ici,
Ils s’habillent d’un sourire, d’une crainte encore chaude :
« La fuite a ses limites, trouverai-je l’harmonie ? »
Deux échos trop sublimes pour écrire un dialogue.

Et là, le jour se lève dans leur belle maison,
Au placard les facettes, tous ces masques un peu lourds.
Un hommage à ces gens, à ces anges de passion
Qui pensent que, faire l’amour, signifie faire l’amour .