Elle est tombée dans l'escalier
Morte de froid
Et les voisins sur le palier
Sont pleins d'effroi
Tant de détresse, si bien cachée
Quelle stupeur
Elle allait, les jours de marché
Malgré sa peur
Chercher les restes, les rebuts
Pour ceux d'en-bas
Et transportait, le long des rues
Son lourd cabas
Puis vinrent l'errance, le désespoir
Le froid glacial
Elle n'a plus rien, il fait si noir
Elle se sent mal
Elle ne veut pas de faux-semblant
Pas de pitié
La ville a mis son manteau blanc
Mais l'oubliée
N'a plus d'ami à qui parler
N'a plus d'amour
C'est ainsi qu'elle s'en est allée
Le coeur trop lourd
Que de douleurs sur le chemin
Des sans-logis
Même les oiseaux de nos jardins
Ont un abri
----------------
Ouvrez l'oreille, chaque mot possède un coeur qui bouge. (Nimier)