Plume d'or Inscrit le: 5/2/2010 De: Le Haillan Envois: 1544 |
L'amour vache. Ô mon doux cœur je le regrette, Prestement j'allais voir Georgette, Qui mettait mes sens en émoi, Et pis encore si loin de toi.
Je passais à motocyclette, Elle ne tournait jamais la tête, Mais je sentais derrière moi, Ses yeux de feu, son regard coi.
A trop l'admirer, c'est trop bête, Je chutai et cassai ma tête ; Et je n'ai trouvé dans le froid, Ton souffle chaud, ton doux minois.
Toi et moi on fait l'amour vache, Nos sentiments vont à la hache, Alors j'ai cherché dans le pré, Où le poète a ses apprêts.
Sur les pissenlits et la mâche, J'étendis vainement la bâche, Où serrer quelque vénusté ; Je n'y vis que ma vétusté.
J'en appelle à Dieu qu'il relâche, Mon temps disparu à la tâche, Au métro-boulot molesté, Et au dodo trop contesté.
Il ne faut plus que l'on se lâche Des mots violents, un ton qui fâche, L'attachement qui est resté, Entre nous doit être attesté.
Aimons-nous sans coup de cravache, Qui ne met cheval en panache ; Ne cherchons pas à nous changer, Restons comme l'on s'est aimé.
Nos taquineries de potache, Sombrent en cruelle bravache ; A force de s'admonester, On finit par se détester. Et se provoquer, que je sache, Ne fait en nous que cœur plus flache, Cherchons plutôt complicité, Et retrouvons félicité.
Mais qui a scié notre branche, Au dessus de la dalle franche, Où tous mes membres sont raidis ? Le désamour des contredis.
Je vous écris à l'encre blanche De mon corps mort, qui là s'épanche De mon amour et ses non-dits, Qui par pudeur furent proscrits.
Au lecteur, ma dernière stance, Prière à vous, dans l'existence : Aimez-vous, dîtes-lui, dîtes-vous Des mots doux, tout le temps, entre vous.
JMA – 23/01/12
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