L'AU-DELA
Deux jolies jeunes femmes doucement
Me conduisent dans cet univers tout blanc
Banale intervention qui va changer ma vie,
Me remettre debout après tous ces jours enfuis.
Tout est prêt, le maître va officier en artiste
Pendant que le marchand de sable l'assiste.
Me voilà donc partie pour le pays des songes
Pour peu de temps, m'a-t-on dit. Je plonge.
Tout là -haut, au plafond, surgi de la brume,
Un petit point lumineux grandit et s'allume,
Envahit l'espace d'une lumière si brillante
Accompagné d'une petite musique apaisante.
Et je flotte, éblouie, sur les ailes du partir,
J'entends des voix familières qui m'attirent.
J'avance sans crainte vers ce halo bleuté
Sans aucune peur, sans aucune anxiété.
J'ai presque atteint l'entrée de ce tunnel
Mais quelque chose me retient, me hèle.
Un regard en arrière malgré l'attirance
Et je survole mon corps en souffrance.
Je plane au-dessus de mon être charnel
Allongé dans ce lit, fragile et mortel..
On s'active, on se presse, on s'interroge
Très anormal ce sommeil qui se prolonge.
J'entends tout, je vois tout, mais ne dis mot
La musique et les voix m'attirent plus haut.
J'hésite à franchir la porte qui s'est ouverte,
M'appelant pour tant d'autres découvertes.
Vais-je renoncer au repos tant désiré ?
Ai-je encore un avenir, une raison d'exister?
Et puis une image se forme à mes yeux
Le sourire d'un tout petit enfant radieux.
Je sais qu'il me faut terminer mon ouvrage
Le temps n'est pas venu de faire mes bagages
Peu à peu les voix s'éloignent, la lumière pâlit
De nouveau dans ce monde, je reviens à la vie.
A mon tour de vous expliquer. Opération banale devant durer en tout et pour tout, entre intervention et réveil, une petite heure. Le mien a duré cinq heures au grand d'espoir de l'anesthésiste et de ma famille. Mais je suis revenue.
Bonne journée