HASARD
Je suis n’importe qui
Venue d’on ne sait où
Issue de nulle part
Arrivée par hasard
Au caprice du vent
Je n’ai pas d’autre histoire
Que celle que je fais et que je prends
De qui sois-je la fille
De qui suis-je l’enfant
Je ne sais pas mon nom
J’ignore mes origines
Je n’ai ni foi ni religion
Je cherche mon passé et mes racines
N’ayant pas de maison
Et comme un réfugié qu’on achemine
J’ai passé de pensions en prisons
Je suis n’importe qui
La femme de personne
Par moi seule je vis
La mère de personne
Et qui sont mes enfants
Je ne suis rien ni personne
Et je reste en suspens
Cette voix qui résonne
Cette main qui se tend
Et ce cœur qui attend
Fille du hasard et du néant
Des yeux qui cependant s’étonnent
A chaque pas
Me voici
Suis-je n’importe qui
Et la sœur de personne
Car seule me voici
Enfant du monde et de l’espoir
Je veux vivre ma vie
Avec la terre entière
Avec chacun avec n’importe qui
Par delà les limites de toutes frontières
Et dans l’immensité d’un vibrant univers
Je veux vivre au soleil au vent et Ă la mer
Car innombrables sont mes sœurs
Et sans nombre mes frères
De toutes races de tous âges
D’horizons si divers
Je suis ce que je suis
Ce que j’ai choisi d’être
Comme un clin d’œil de nuit
A la lune qui joue Ă ma fenĂŞtre
Comme un Ă©lan du vent
Qui bien souvent s’acharne
A m’ouvrir des fenêtres
Ce vent par qui je vis
Qui attaque et désarme
Il est mon seul ami
Et ces vibrants nuages
D’éclairs et d’orages suivis
Ne sont-ils pas Ă moi
Comme toujours comme autrefois dĂ©jĂ
Il m’importe bien de savoir
D’où je viens qui je suis
Il me suffit de vouloir
Ce que je veux ce que je vis
Cet Ă©tonnant hasard
Par quoi je suis
C’est bien ma seule gloire
Et elle me suffit
Or je sais bien mes origines
Ma vie vient de la mer elle seule
Car toute vie y prend racine
Toute mort y trouve un linceul
C’est cette mer altière
Et ce vent violent
Que je veux pour parents
Il n’est de plus haute origine
C’est ainsi que je m’imagine
Fille du hasard et du mystère
Avoir n’importe qui pour frères
Et pour famille la terre entière
BientĂ´t il fera nuit
Le vent fait-il l’amour avec la mer
Et j’attendrai à nouveau seule
Les yeux tournés vers l’infini
Tandis que la joie m’envahit
La lune comme un clin d’oeil
Hélène
DĂ©pĂ´t Scam
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