Du pire...
Nous luttâmes néanmoins avec toute la vigueur de nos forces vives jusqu’au dernier jour de ce règne
démoniaque qui plongea le monde libre dans une ferveur et un pacifisme non moins extrême, ma
compagne, mon second, mon équipage et moi-même avions convenu avec nos généraux et nos troupes
de nous contraindre à la défense de nos places fortes, de nos flottes, de nos vivres, de nos récoltes et nos
points d’eau, nous bénéficiâmes de quelques réconforts à l’issue
de notre campagne de ralliement et d’affrontements puis rentrâmes à Abès amaigris et tétanisés mais
déçus par une guerre devenue incontrôlable. Je me souviens de ce soir d’hiver durant lequel, loquaces,
nous escaladions les sentiers menant aux remparts de notre forteresse où l’atmosphère était empreint
d’une pesanteur effroyable, nous dûmes nous soutenir pour parvenir à atteindre les portes, résolus,
de ladite forteresse, la ville avait été mise à feu et à sang, notre pays saccagé durant notre périple, en hâte
nous entrâmes, la mort dans l’âme, j’avais conduit nos forces jusqu’aux derniers retranchements du
gros de l’armée romaine, aux portes d’Alexandrie, derrière lesquelles Caligula avait amassée ses légions,
nous étions exsangues, mais l’espoir demeurait telle une flamme brûlante dans nos cœurs généreux, nos
pertes avaient été nombreuses mais nous étions sains et saufs, il me serrait possible dès lors que nous
eussions retrouvé quelques forces, après plusieurs jours de repos, de rallier Caterta, mon épouse m’avait
prié d’aller y quêter quelques reculs auprès de nos frères boutous, loin du marasme dans lequel nous nous
étions jetés afin de tenter de freiner l’extension de cet empire
naissant, les attaques des centurions dans les alentours avaient atteint le moral des paysans et des
villageois que comptait la région, nous entrâmes en notre chaumière, puis nous attablèrent, une lueur
dans nos yeux, une soupe chaude nous attendait, Dieu merci, j’étais amer mais le soutien terrible
de mon second ainsi que celui de ma compagne m’emplirent d’un bonheur nouveau, nos étions las
car nous avions traversé ensemble depuis notre arrivée le nord du continent en long et en large du
Laxarte jusqu’à Lixos laissant notre galion en cette rade naturelle qui l’avait préservé du pire...
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