Ma grande solitude (slam).
MA GRANDE SOLITUDE
Je ne peux pas vous dire que j'y étais heureux,
dans ce pays lointain,j'ai perdu ma nature,
je me vois dans la cour d'une grande maison,
regardant la montagne,souffrant de solitude,
pourtant tout au début je me sentais si bien,
je croyais qu'un beau jour on me tendrait la main,
mais pas de mains...
J'ai passé la frontière pour me faire des copains,
j'ai même eu du travail,cela m'a fait du bien,
mais je rentrais le soir isolé de tendresse,
espérant qu'un beau jour s'amènerait quelqu'un,
alors j'ai pris un chien pour me tenir compagnie,
je crois qu'il a été mon plus servant ami,
mon plus servant ami...
Bien trop loin de la ville pour y aller à pied,
quand je fus au chômage personne ne m'a aidé,
un seul de mes voisins lorsqu'il faisait ses courses,
me prenait quelquefois mon pain,
et quand il revenait après l'avoir payé,
je l'invitais à prendre un verre de vin,
il me disait " non merci,peut-être demain ! "...
Pendant ces tristes années,tout seul je suis resté,
regrettant mon passé qui rouvrit des blessures,
je cherchais l'amitié mais je ne l'ai pas trouvée,
çà me rendait souffrant telle une déchirure,
alors je suis parti,j'ai même donné mon chien,
recherchant l'aventure et le contact humain,
j'ai marché...
Et j'ai vu ce beau monde,tout ces indifférents,
au milieu de leur confort,ils se croyaient plus forts,
quand ils m'ouvraient c'était pour la refermer,
me jetant méchamment" Vous n'avez qu'à travailler ! "
alors le long des routes je me suis mis à prier,
je ne sais pas pourquoi mais çà me réchauffait,
réchauffait...
Enfin pour m'en sortir et même leur ressembler,
j'ai agi tout comme eux,je me suis installé,
je travaille maintenant dans une très grande ville,
et je me suis marié,pourtant que de regrets,
je repense souvent à ma grande solitude,
regardant la montagne je n'avais plus de nature,
aujourd'hui ils m'aiment bien,
ils m'aiment bien...
Pierrot
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Mon troisième recueuil " la vie en vers "
