L'AUTRUCHE COMPRIT...
L’AUTRUCHE COMPRIT...
Il y a un siècle, une histoire vraie se passa
Dans le parc oasien d’un seigneur du désert,
Où il claustra en clôture et emprisonna
Les plus beaux oiseaux, reptiles et doux mammifères.
Tout cela était pour faire plaisir à sa femme
Et ses enfants, pour qui, le safari était
Une mort certaine, coupant toute fleur d’âme,
Alors, c’était le Sahara qu’il y ramenait.
Mais un jour, un homme sage déambula
Dans les parages et vit les hautes clôtures,
En s’en approchant, son cœur léger s’emballa :
Une belle autruche mâle en mauvaise posture !
Enfermée dans un étroit espace, elle piaffait
D’impatience, en baissant ses courtes ailes.
Ses beaux yeux ronds et son plumage noir étaient
Ternis, par nostalgie, au milieu naturel.
L’homme la regarda dans les yeux et lui dit :
« A toi vigueur, mâle coureur, tire-toi de là ,
Pour aller loin rejoindre les femelles hardies
Et goûter aux mures coloquintes, là -bas… !! »
L’énorme oiseau sourcilla, puis prit de l’élan,
Et sauta, très haut, au-dessus de ces barrières.
Déjà loin, ses pattes poudroyèrent à l’horizon
Et devint vite mâle aux femelles des vastes clairières.
C’est à vous, chers amis, d’en tirer la leçon
Pour moi, le poète, tel un oiseau sauvage,
Il se morfond, sans liberté, ni ciel, ni fond,
Une fois en cage, il tait tout son ramage.