Entends-tu l’enfant.
Entends-tu l’enfant.
Entends-tu l’enfant qui pleure en toi ;
Ce qu’il a perdu,
Tout ce qu’il perdra ;
Nul besoin de l’instruire de sa fin
Il pressent cela
Au premier été quand fanent les fleurs,
Au premier regard
Dans celui d’un l’oiseau pétrifié.
Entends-tu le roi qui pleure en toi
Ce qu’il a perdu
Tout ce qu’il perdra
Le bonheur n’est qu’une caresse
Dont on se souvient
Un jour elle se pose sur ta main,
Elle passe et s’efface
Tels sentiments que nul ne retient.
Entends-tu l’enfant qui pleure en toi
Ce qu’il a perdu
Tout ce qu’il perdra
Gardera-t-il au moins sa poupée,
Son polichinelle ?
Un cadre de verdure, encadré,
En un souvenir
Sous –verre : qu’il ne puisse s’envoler.
Entends-tu l’enfant qui pleure en toi
Ce qu’il a perdu,
Tout ce qu’il perdra
De le savoir sans rien pouvoir faire
Que recommencer
A réécrire d’autres histoires,
D’affection, d’amour
Et tant d’autres raisons d’espérer.
Entends-tu l’enfant qui pleure en toi
Ce qu’il a perdu,
Tout ce qu’il perdra…
Apprends-lui à jouir du présent,
Sa réalité
Souveraine n’est à nulle autre égale :
La seule couronne
Qui puisse l’élever au divin.
Pierre WATTEBLED- le 11 mai 2014.
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