La chanson de Prévert
Jour après jours les feuilles
n'enfinissent pas de mourir
Aux champs des amours mortes
Ne reste du passé que les instants perdus,
Les souvenirs confus bien qu’en pleine lumière
De nos pas accordés sur chemins de poussière
De bonheurs embrassés entre nos bras tendus.
Sur les harpes du vent murmurant ton prénom
Je contemple les cieux en espérant un signe
Dans la fuite des nues de la blancheur du cygne,
Dans la vague qui meurt au pied du goémon
Halo de solitude où la tristesse luit.
Papillon noir et bleu titubant sous la lampe.
Aux cloisons du présent l’ennui serpente et rampe,
Fantôme du passé hissez voiles de nuit.
.
Quand le jour se fait mauve à l'instant du couchant
Je me souviens de fleurs aux jupes retroussées,
Aux effluves d’été ,leurs saveurs épicées
Glissent le souvenir de hanches se touchant.
Aux champs de nos amours il n’est plus aujourd’hui
Que bouquet désuet de pâles immortelles,
A nos jours lumineux, Ã nos heures charnelles,
Aux émois des printemps j’ai dû fermer mon huis
Le cœur sèche et flétrit sans la chaleur d’un corps,
Rien ne peut rassurer demain sans ta présence.
Il n’est plus que désert, plus que sentier d’errance
Sans toi comme oasis, je suis un arbre mort
Anita
2011
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