Une rose noire que j'ai cueillie
Avec le doigt savant vieilli,
Entre l'épine qui mord au mal
Et la douceur sur le pétale.
Une rose de nuit qui me fait fondre
La plume qui pousse entre les cendres,
Parmi les flammes d'un feu doré
Qui broient le temps que j'ai erré.
Une rose qui hume de la fumée
Quand le bel age est consumé,
Avec des braises éteintes alors
Qu'il neige pendant l'hiver dehors.
Une rose qui pleure des larmes chaudes
Semées à l'air du vent qui rode,
Entre un sourire qui date d'hier
Et un présent si éphémère.
Une rose qui meurt dans le bouquet
Des fleurs gracieuses que j'ai piquées
Du champ où j'ai planté l'histoire
Entre une défaite et une victoire.
Une rose en cloche d'une robe de deuil
Dans une pensée qui ferme l'œil,
Avec sa tige déjà brûlée
De souvenirs très reculés.
Une rose qui perd le bon parfum
Et la couleur d'une peau de daim,
Sans le ruban soyeux qui scelle
Sa chair noyée dans la dentelle.
Une rose choyée de mes labours
A la saison du grand amour,
Avec la main qui fait du bruit
Quand elle caresse le bord du fruit.
Une rose que j'aime telle une merveille
Entre un orage et du soleil,
Soignée de pierres de tout mon cœur
Autour du mythe de sa demeure.
Abdelkader Guerine...