Les lustreurs de zinc


C’est un bourg
De vautours,
Le climat est tissé
Sur un canevas vampirisé
Par des énarques servant la pince
A la propagande
D’un prince
Qui nous met à l’amande…

Je balance la télé contre mon mur,
Je crache sur mes factures
Et je me casse retrouver mes sourires
Sur la chaleur de mes délires…

Cette nuit
J’ai envi
De me déchirer,
De déprogrammer
Ma bourbeuse conscience
Engluée de questions complexes
Batifolant dans le reste de mon cortex…

Les tétons pourront trottiner devant mon gosier,
J’ai allumé mes fonds de cendriers
Et j’ai noirci mes jumelles
Sous la chaleur des brunes corsées.

Donc, nada,
Pas de nanas,
Juste moi,
Cette bouteille,
Et ces poivrots en éveil
Laissant leurs traces sur mes orteils.

J’ai envi de débloquer
La désintégration
De mes images détraquées,
Changer de chaîne
Pour m’enchaîner
Au comptoir stigmatisé
Par les zéros étoilés
Des filantes espérances…

Je veux délivrer le ravage des bulles
Emprisonnées dans ce verre trop étroit
Pour qu’elles puissent s’émanciper.
Je veux poser mes lèvres
Sur les rebords empoussiérés
D’une villageoise acidulée,
Constiper mes tripes au Bailey caféiné
Et enfumer mon cervelet au T.H.C…

Si la vie t’emballe pas,
Déballe tes absences
Sur les conséquences
D’une cuite réchauffée
Par les micros ondes
Des lustreurs de zinc.

La lumière tamisée
Floue les visages de ce lieu
Où la laideur devient acceptable,
Parfois même, agréable.

J’aime ces rires cramés
Par des années enfumées,
J’aime cette simplicité
De baver avec des inconnus
Sur des sujets qui nous dépassent
Mais qui tiennent un temps notre lucidité
Hors de la dérive oppressante de la descente…

En général,
Je suis le petit jeune,
Celui qui parle aux vieux
Comme il parle aux gens de sa génération…
De nos jours,
Cela ne fait pas très distingué
De se mélanger avec des anciens,
On ne sait jamais
On pourrait nous prendre pour un alcoolo
Que l’on est,
Mais qu’on ne reconnaît pas…

Y a bien longtemps que j’ai appris
Qu’un ancien avait bien plus à dire
Qu’un groupe de jeunes lobotomisés
Par cette société les poussant à briller
Parmi la luxuriante déchéance du paraître,
Au lieu de profiter d’une saine ivresse
Avec des gars se soûlant
Pour des raisons plus nobles,
Pour les raisons de la vraie vie…

Bref,
Tout ça pour dire
Qu’il y a des lieux,
En l’occurrence,
Des bars,
Des cafés,
Des bistrots,
Des troquets,
Même une guinguette.
Des lieux pour
Poivrots,
Soiffards,
Alcooliques,
Et mondains,
Des lieux magiques,
Parfois sordides
Mais qu’il faut sauvegarder
Même si soit disant des âmes se perdent dans leurs bras
Alors que tout le monde sait qu’on ne franchit pas une porte par hasard,
Et que les problèmes sont avant tout
De fâcheux complices rencontrés hors des bars…

A la santé de ceux qui consomment la vie
Avant que celle ci les consomme…

Salut LE CON...pas si con que ça pour la justesse de ton "tir à vue".
J ai frequenté ts les troquets,tenu un rade à Marseille,et j ai vu,connu,reçu,soutenu cette ambiance de grandes(et petites ) gueules accrochées au zinc....C est la tienne,et c est celle du patron ! Merci pour les anciens que tu ecoutes parfois (même d une oreille distraite).
PARAITRE fait partie de la panoplie du poivrot,LECON.Pour compenser les "FERME TA GUEULE" de la maison avec la femme,elle.Vrai que les rires etaient cramés,souvent ! MERCI.




D accord,Y a pas beaucoup de VIEUX soiffards dans ma video.C est pour l ambiance.

Bordeaux, une belle région pour se rafraichir les papilles et tant pis pour les pupilles!
J'ai aimé vous lire!

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Vous trouvez encore des bistros dans nos cité...
Il y a belle lurette pourtant que les psychiatres remplacent cette corporation qui a été décimée par les lois antialcoolaque et antifumigèneolique d'un certain Monsieur Evin dont le comportement ne fut pas vain...
Je n'ai malheureusement pas le droit ici de vous citer le nom d'antidélirants qui font la fortune des laboratoires...

Heureusement reste-t-il la poésie...

NL...

petit jeune ;))

Cette nuit
J’ai envi
De me déchirer,
De déprogrammer
Ma bourbeuse conscience
Engluée de questions complexes)
Batifolant dans le reste de mon cortex… ( ha ça m'arrive aussi .......).

A la santé de ceux qui consomment la vie
Avant que celle ci les consomme…


J'ADORE

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C'est beau d'être seul(e).
Être seul(e)ne signifie pas être solitaire.
Cela signifie que l'esprit ne vit pas sous influence et qu'il n'est pas pollué
par la société.
[Jiddu Krishnamurti]

Merci Momo, je savais que tu avais tenu un bar, je t’ai déjà dit que je te connaissais bien mon pote et tu peux te brosser pour que je te dise qui je suis(mdr). Je parlais du paraître des jeunes, tu sais ceux qui ont le dernier I-phone et qui bouffent des pattes toute la semaine en faisant les beaux sur le net…Les vieux alcoolos paraissent sous l’alcool, ils ont une grande gueule que j’adore et des histoires a coucher dehors qui font leur charme, mais ils ne sont pas flambes, pour la majorité…Merci d’être passé dans mon bar, mes amitiés, Momo !!

Merci pour l’appréciation, Pervenche. Mes amitiés alcooliques !! (sourire)

NoireLune, je vis à la campagne et des bistros dans ce genre où on peut encore fumer et voir de vrais alcoolos ça manque pas, le Sud Ouest résiste aux bêtises que propagent la capitale et ses capitalistes… Il paraît que le frère de Sarko travaille pour Servier… Mon meilleur ami est toubib et c’est vrai que ce sont ces médocs (Pas le vin) qu’il prescrit le plus…Mes amitiés

Le_con

Merci Jessye, ça fait plaisir de faire plaisir. Mes amitiés

Le_con

je suis en admiration!

j'ai adoré "ces lustreurs de zinc"

mon coup de coeur pour aujourd'hui!

merci

gérard

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"Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème"

Extrait de "L'Artiste" de Charles Beaudelaire

On s'éclate comme on peut.... Ne manque plus que l'adresse de ce troquet où tu "refais" ta vie...

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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont